La «Fondation pour la mémoire de la guerre d’Algérie, des combats du Maroc et de Tunisie», qui doit notamment œuvrer à la réconciliation autour d’une «époque douloureuse» pour la France, a été installée mardi à Paris par un ministre. La Guerre d’Algérie, qui cristallise les débats autour de l’initiative, «a laissé des plaies ouvertes (…) On ne cicatrise pas les plaies de l’histoire par l’oubli mais par un travail de mémoire», a déclaré à la presse le secrétaire d’Etat français à la Défense et aux anciens combattants, Hubert Falco, aux Invalides, où la Fondation voulue par l’ancien président Jacques Chirac a obtenu des locaux. Le nouvel organisme devra «être un lieu de connaissance, de mémoire, de dialogue», sur le modèle de ce qui a «été fait pour le Seconde Guerre mondiale», a-t-il avancé. Cette Fondation était inscrite dans la loi du 23 février 2005 «portant reconnaissance de la Nation et contribution nationale en faveur des Français rapatriés», mais avait été mise de côté après la polémique sur la référence aux «aspects positifs de la colonisation», point supprimé depuis. Relancé fin 2007 par le président Nicolas Sarkozy, le projet reste contesté par des historiens français qui ont refusé de s’y associer. «Ce qui me gêne, c’est l’ancrage très fort rapatriés-harkis et, deuxièmement, l’ancrage franco-français qui fait qu’aucun contact n’est pour l’instant prévu avec l’Algérie», a dit à l’AFP Jean-Pierre Rioux, spécialiste d’histoire contemporaine, auteur du «Dictionnaire de la France coloniale» (Flammarion, 2007). Les membres du conseil scientifique de la Fondation seront désignés par le conseil d’administration, en partie composé de représentants d’associations d’anciens combattants.