Société

La Justice immobilisée par les grévistes

La “grévomania“ ne se dément pas. Un autre secteur important est immobilisé par une grève nationale de deux jours. Elle a été décrétée par le Syndicat démocratique de la justice (SDJ), affilié à la Fédération démocratique du travail (FDT). La négociation entre le ministère de la Justice et les syndicalistes a commencé lundi à 23 h et s’est poursuivie jusqu’à 4 h du matin. «Nous avons répondu à la principale revendication des partenaires sociaux sans réussir à les faire renoncer au mot d’ordre de la grève», confie à ALM un responsable au ministère de la Justice.
Cette revendication concerne une révision du régime indemnitaire des salariés du ministère. «Elle a été approuvée par les ministres de la Justice et des Finances. Et nous l’avons dit et redit aux syndicalistes: du moment que leur requête a été entendue, il n’y a pas lieu de faire une grève», ajoute le responsable au ministère. Abdessadek Saâdi, secrétaire général du SDJ, ne l’entend pas ainsi. «Le ministère de la Justice a été incapable de nous préciser la date de l’entrée en vigueur des indemnités», dit-il. Il ajoute que le personnel du ministère de la Justice est lassé des promesses. «Cela fait au moins une dizaine de fois que l’on nous répète que cette revendication a été approuvée par le ministère des Finances sans qu’elle ne voie le jour».
Le responsable du ministère rappelle que les circuits des Finances sont lents et que l’entêtement des syndicalistes tient à d’autres raisons. Lesquelles ? «Le secrétaire général du SDJ a été suspendu, du temps où Omar Azziman était ministre de la Justice. Son dossier est en instruction». Il ajoute que les syndicalistes demandent l’intervention du ministère de la Justice. «Nous ne pouvons pas intervenir parce que ce dossier est entre les mains des magistrats». M. Saâdi ne souhaite pas commenter ces propos, mais dément que ce sujet soit le principal obstacle au dialogue entre les deux parties.
M. Saâdi montre du doigt l’Association des oeuvres sociales des magistrats et fonctionnaires de la Justice. «Les membres de cette association sont désignés et non pas élus!», s’exclame-t-il. Il ajoute que des «pratiques douteuses» sont monnaies courantes dans cette association. «190 millions de DH ont été dépensés sans que personne ne puisse savoir comment ». M. Saâdi est intarissable sur la situation «lamentable» du personnel. «L’un d’eux s’est même suicidé à Safi !», rappelle-t-il. Il se dit navré de la gêne occasionnée par les deux jours de grève, mais «le tort fait au personnel a atteint des proportions invivables ».
Le ministère de la Justice a réagi dans un communiqué à la grève. Il «exprime son étonnement quant à la voie suivie par le syndicat qui a décidé de recourir à la grève dans un secteur devant continuer à remplir sa mission consistant en le règlement des litiges et en la protection des transactions et de la sécurité de la société». Pourtant, le ministère de la Justice ne devrait pas s’étonner : il n’est pas le seul département vital frappé par une grève. La liste est longue, et elle traduit un malaise que le gouvernement ne pourrait pas ignorer davantage.

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