Société

«La lutte contre le cancer est l’affaire de tous»

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ALM : En quoi consiste exactement votre mission ?
Rachid Bekkali : Notre mission vise à soutenir toutes les personnes touchées par le cancer au Maroc ainsi que leurs familles. Notre stratégie consiste à travailler sur des axes. Par notre action concernant le volet médical, nous visons à aider le ministère de la Santé dans l’élaboration d’une stratégie de lutte contre le cancer. La deuxième priorité consiste, pour nous, à soutenir tout ce qui est réaménagement, équipement et structures qui peuvent aider à mieux traiter les patients. Le troisième axe consiste à travailler sur la formation des personnels, à améliorer les compétences des médecins et à leur donner des moyens supplémentaires. Nous ne nous substituons pas à l’Etat, mais sommes là pour apporter une expertise à travers la collaboration et le partenariat.

Quelles sont les cibles prioritaires de votre intervention ? Qu’est-ce qui urge le plus à votre avis ?
La première des tâches consiste à élaborer une stratégie de lutte contre le cancer que ce soit pour la prévention, la prise en charge, l’accompagnement des malades… Il est question d’améliorer l’accessibilité aux soins, de soutenir le ministère dans la construction des centres d’oncologie lancés par exemple à Marakech, Oujda et Al Hoceîma. Il faut appuyer ce processus, mais aussi il nous faut nous rapprocher au maximum des citoyens. Il est aussi question de l’accessibilité aux soins par rapport aux médicaments. On n’a pas la prétention, pour le moment, d’acheter des médicaments, mais de soutenir l’élaboration de protocoles thérapeutiques. On peut éventuellement contribuer à réduire le coût des médicaments, à réfléchir à une accessibilité encore plus importante aux génériques, à une meilleure utilisation des thérapies. Nous veillons aussi à l’amélioration de la qualité des soins qui passe par la formation des personnels. Donc on va soutenir la formation de base, la formation continue et la formation des spécialistes grâce aux partenariats que nous avons avec divers départements et intervenants.

On remarque que d’éminents experts nationaux et internationaux sont membres de cette association. Quel est leur apport dans le cadre de ces efforts de formation ?
Il y a d’abord un apport d’expertise puisqu’il s’agit d’éminents professeurs qui sont en même temps membres de prestigieux instituts internationaux. Ils apportent un inestimable savoir-faire, ainsi que leurs expériences et un soutien pour développer la recherche dans notre pays. En tant qu’association, on n’est qu’un levier qui met en contact les différents partenaires. La preuve, par exemple, est le symposium des 15 et 16 septembre à Skhirat. Nous mettons une plate-forme pour les spécialistes nationaux et internationaux pour élaborer une stratégie de lutte contre le cancer du col utérin. C’est un rôle qui consiste à faciliter les rencontres, le partage et l’amélioration des connaissances.

Qu’en est-il du volet social de l’intervention de l’association ?
L’accès aux soins passe aussi par le soutien social. C’est pour cela que nous avons lancé la construction des "Maisons de vie". Son Altesse Royale a lancé ce processus avec un objectif qui consiste à ce que chaque centre de cancérologie ou d’oncologie soit doté d’au moins une "Maison de vie", un centre d’hébergement provisoire sous forme de maison marocaine avec l’ambiance qu’il faut en sus d’une assistance sociale, des ateliers… Cela va faciliter, dès le mois d’octobre, l’accès de soins de manière importante.

Qu’est-ce que cela fait pour des professeurs comme vous de travailler dans une ONG ?
Nous avons la chance de travailler pour Son Altesse Royale la Princesse Lalla Salma parce qu’elle très motivée et très dévouée à cette cause. Cela nous encourage à donner le meilleur de nous-mêmes. En plus, nous travaillons au sein d’une ONG très bien structurée avec des objectifs très clairs, une transparence dans la gestion financière ou autre. Chaque année, nous allons soumettre à l’opinion publique les comptes de notre association. Nous avons des contrôleurs aussi bien internes qu’externes et un contrôle de gestion bien fait. L’argent que nous recevons provient aussi bien des particuliers que des entreprises citoyennes qui veulent participer à la lutte contre le cancer.
Partout dans le monde, les recherches les plus importantes en matière de cancer ont été financées par des fondations, des entreprises privées, des ONGs… Pour vaincre une telle maladie, les Etats, à eux seuls, ne peuvent réussir. Le concours de tout le monde est nécessaire.

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