Société

La lutte des libraires contre la censure

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La censure du roman «Le dernier combat du captain Ni’mat» de l’écrivain marocain Mohamed Leftah ne cesse de provoquer la polémique. A Tanger, des libraires expriment leur souhait de lever l’interdiction au Maroc de ce livre, paru en 2010 aux éditions «La Différence» en France. «On ne censure pas en 2011 un livre et encore plus un roman de fiction, où les personnages sont faits de papier et d’encre. Cela ne peut être toléré ni accepté au Maroc, qui est en train de vivre une nouvelle ère de changement», révèle Ahmed Abou, fondateur de la librairie “La Virgule” à Tanger.  Par ailleurs, ce roman posthume de Mohamed Leftah fait l’objet d’une pétition contre la censure de «Le dernier combat du captain Ni’mat», qui a été lancée par l’écrivain et poète marocain Abdellatif Laâbi. Lequel sera, à cet égard, invité prochainement par «La Virgule», «pour la signature de ses deux derniers livres «Combat pour la culture» et «Maroc, quel projet pour la démocratie ?», où sera l’occasion de traiter de thèmes sur la censure culturelle. Selon M. Abou, l’idée de braver cette censure et commander ce livre lui est venue lors d’un événement culturel organisé par son établissement littéraire. «Nous avons discuté, en tant qu’opérateur culturel, avec Rachid Khales, poète et président de l’association Med Cultures Tanger, de la possibilité de vendre le livre. Mais il s’est avéré que le roman fait l’objet d’une mesure absurde et anachronique», affirme M. Abou. Ce dernier poursuit que «La Virgule» a déjà commandé ce roman posthume pour garnir ses étagères à l’occasion de la rentrée littéraire 2010. «Surtout qu’il n’existe pas d’acte officiel qui interdise le livre. Et nous ne sommes pas les seuls au Maroc à l’avoir commandé. J’ai appris que d’autres librairies à Tanger en ont fait la commande», dit-il, faisant part de son optimisme quant à l’aboutissement des efforts de ces opérateurs culturels pour rapporter dans leurs librairies ce roman primé par le Grand prix littéraire «La Mamounia 2011». Né en 1946 à Settat, Mohamed Leftah a écrit plusieurs romans dont «Au bonheur des limbes», «Demoiselles de Numidie» et «Un martyr de notre temps». Considéré comme un critique virulent de la violence terroriste, cet écrivain et journaliste raconte dans son roman posthume l’histoire du vieux captain Ni’mat, qui découvre le grand amour physique que lui procure son jeune domestique nubien. Mohamed Leftah a continué à pratiquer sa passion d’écriture jusqu’à sa mort en 1988 au Caire.

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