Société

La parité homme-femme n’est pas pour demain

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A l’occasion de la Journée mondiale de la femme, la Fédération internationale des droits de l’Homme (FIDH)  vient de publier un rapport intitulé «Monde arabe: quel printemps pour les femmes?». Le document met en lumière le rôle qu’ont tenu les femmes dans les révoltes de la région ainsi que les efforts à mener pour l’égalité homme-femme. La FIDH relève qu’au Maroc, les mouvements de protestations ont abouti à une série de réformes en faveur des femmes. La nouvelle Constitution consacre l’égalité des droits entre hommes et femmes et la non-discrimination sur la base du sexe. Malgré ces avancées, les discriminations persistent. Les femmes continuent d’être largement sous-représentées dans les organes politiques. La FIDH  cite la loi organique n°27-11 relative à la Chambre des représentants qui a établi un quota de 15% pour les femmes. Une sous-représentation que l’on retrouve au niveau du gouvernement avec une seule femme  ministre (contre 7 dans le précédent gouvernement). Dans le secteur judiciaire, les femmes sont également sous-représentées. En 2010, elles ne représentaient que 20% des magistrats ( 21% des magistrats du siège et 11,8% des magistrats du Parquet). Pour remédier à cette situation, le rapport note qu’«en janvier 2012, l’Association marocaine des femmes juges a annoncé qu’elle soumettrait des propositions à la Cour suprême pour une meilleure représentativité des femmes au sein du Judiciaire et l’accès des femmes à des postes de haute responsabilité actuellement occupés exclusivement par des hommes». Sur le plan législatif, la FIDH relève plusieurs dispositions discriminatoires dans le Code de la famille et dans d’autres textes législatifs. Le Code conditionne toujours la conclusion du contrat de mariage par la présence d’un wali (art. 13). L’âge légal du mariage est de 18 ans alors qu’un juge peut autoriser le mariage des mineurs (art. 20). S’agissant du mariage des mineures, la FIDH souligne que «12,8% des filles marocaines âgées de 15 à 19 ans sont mariées». L’organisation pointe du doigt la  polygamie qui est autorisée, à condition qu’elle soit approuvée par un juge et que la première épouse donne son consentement.  Par ailleurs, le rapport ne manque pas de relever le vide juridique existant en matière de viol conjugal. «En dépit des recommandations du Comité CEDAW en 2008, aucune disposition du Code pénal ne sanctionne le viol conjugal», indique le rapport. Pour ce qui est des violences domestiques, aucune disposition législative n’interdit spécifiquement ce genre de violence. Dans son rapport, la FIDH souligne que dans les autres pays  en transition, les femmes se trouvent marginalisées, voire exclues de la vie politique. En Égypte, aucune femme n’a intégré les deux Comités chargés de rédiger la nouvelle Constitution et une nouvelle loi a abrogé les mesures qui garantissaient la représentation minimum des femmes au Parlement.Lors des élections, elles n’ont obtenu que 2% des sièges. En Tunisie, le gouvernement composé de 41 membres ne compte que 3 femmes. Pour ces différentes raisons, la FIDH appelle les autorités de ces pays à garantir l’accès des femmes à toutes les fonctions politiques.

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