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La rage fait encore des morts au Maroc

© D.R

La vaccination des chiens, la solution ? 

La rage tue encore au Maroc. Chaque année, une vingtaine de cas de rage humaine et plus de 300 cas de rage chez les animaux sont notifiés au niveau national. Et pourtant, cette maladie virale grave pourrait être pratiquement éradiquée si l’on procédait à la vaccination de 70% des chiens, comme le recommande l’Organisation mondiale de la santé (OMS). La journée mondiale de la rage célébrée le 28 septembre est l’occasion de dresser un état des lieux de cette maladie virale au Maroc et d’examiner de près les obstacles et les mesures urgentes qui doivent être prises pour stopper ces cas de décès. Il faut savoir que la rage est une maladie virale 100% mortelle une fois transmise à l’homme par morsure ou par griffure d’un animal suspect. Comme le signale Pr Naima El Mdaghri, directrice de l’Institut Pasteur et présidente de l’Association marocaine de lutte contre la rage, le réservoir et vecteur principal de cette maladie est le chien qui est à l’origine de la majorité des contaminations.

Les provinces les plus touchées sont celles qui concentrent une forte densité de la population canine. L’analyse des données épidémiologiques montre que neuf provinces enregistrent plus de 40% des cas. Il s’agit de Kénitra, El Jadida, Settat, Sidi Kacem, Kelaâ Sraghna, Chtouka Ait Baha, Errachidia, Taounate et Béni Mellal.  Malgré les efforts déployés pour lutter contre cette zoonose, le Maroc enregistre encore une incidence élevée de cette maladie chez l’animal. Plusieurs obstacles rendent la lutte contre la rage difficile comme l’explique la présidente de l’Association marocaine de lutte contre la rage : «La stratégie nationale de lutte contre la rage qui date de 2003 a montré ses limites. Quatorze ans après sa mise en place, elle n’a pas été en mesure d’éradiquer la rage dans notre pays. Les principaux obstacles ont trait au manque de sensibilisation auprès des citoyens et de formation chez les professionnels de santé».  Selon la présidente, il faut sensibiliser le public à cette maladie et plus particulièrement   dans le milieu rural où  la majorité des cas de décès (80%) survient. «Nous avons pu constater qu’en milieu  rural, lorsqu’une personne est mordue par un animal infecté par la rage, elle préfère recourir à la médecine traditionnelle en utilisant des plantes plutôt que de se rendre au centre antirabique le plus proche de son lieu de résidence», déplore le Pr Mdaghri.  Celle-ci fait aussi remarquer que bon nombre de personnes arrêtent le traitement administré, à savoir le vaccin rabique qui porte sur trois injections  (à J0, J7, J21).

Une application mobile pour mieux comprendre la rage 

L’Association marocaine de lutte contre la rage mettra en place une application mobile pour permettre aux citoyens ainsi que tous les professionnels (santé, agriculture), les collectivités locales, la société civile de mieux comprendre cette maladie virale. Celle-ci contiendra de nombreuses informations importantes, notamment  le traitement, les personnes cibles, les risques et complications de la maladie et la géolocalisation des différents centres rabiques. Cette nouvelle application qui existera en trois langues (français, arabe et amazigh) permettra ainsi de répondre à toutes les questions relatives à cette maladie. Pour faire face au danger de cette maladie, le Pr Mdaghri insiste sur le fait que la rage doit figurer dans les manuels scolaires des enfants. Rappelons qu’au Maroc, trois départements ministériels travaillent en coordination dans la lutte contre la rage. Le ministère de l’agriculture et de la pêche maritime qui est chargé des campagnes de vaccination. Ainsi, l’ONSSA organise annuellement une campagne de vaccination gratuite au profit des propriétaires de chiens, particulièrement dans le milieu rural. L’objectif étant d’arrêter le cycle de virus et d’éviter la propagation de la maladie entre les chiens. A ce sujet, le directeur de la Protection du patrimoine animal et végétal, à l’ONSSA, Dr. Abderrahman El Abrak, estime qu’il faut renforcer les actions sur le terrain en  déployant davantage  d’efforts en matière de vaccination parentérale qui constitue un moyen important dans le contrôle de la maladie (y compris la vaccination orale) que l’implémentation d’autres moyens de gestion de la population canine, comme la stérilisation des chiens. Pour sa part, le ministère de la santé est chargé de la prévention des maladies transmissibles de l’animal à l’homme  tandis que le ministère de l’intérieur s’occupe du ramassage des animaux. 

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