Société

La sincérité est en deuil : Saadani n’est plus

Si la fidélité est monnaie rare de nos jours, il n’en demeure pas moins qu’elle continue à faire la fierté de certains de nos intellectuels, abstraction faite de notre position politique ou idéologique à leur égard .
La disparition d’un diplomate du calibre de feu Mohammed Saadani ne pouvait pas passer sous silence. Un de ses amis de jeunesse, Mahdi Elmandjra nous éclaire sur le long chemin de lutte parcouru par le défunt.
«La sincérité est en pleurs aujourd’hui, la probité en deuil, la modestie en peine, le militantisme en désolation, le monde du savoir en berne et une flalmme de pureté s’est éteinte.
Un homme propre et entier, dont le parcours ainsi que les finalités de sa vie pourraient se résumer en un mot : la dignité, nous a quitté. Si Mohamed Ben Abderrahman Saadani, le militant, le plus jeune des 66 signataires du manifeste de l’Indépendance de 1944 n’est plus», nous dit M. Elmandjra avant de nous livrer quelques détails sur les circonstances de leur rencontre dans les termes qui suivent: «J’ai connu Si Mohamed Saadani en Angleterre en 1954, annonce-t-il, à la London School of économies où il s’était inscrit très peu de temps après moi pour des études du troisième cycle avant de se rendre à l’Université de Cambridge où il acheva son doctorat. Nous avons milité ensemble pour la libération des peuples coloniaux. Nous étions les deux seuls Marocains dans une université anglaise. Si Mohamed habitait à Sheperd’s Bush. On se retrouvait tous les jeudi après-midi à la Chambre des Communes avec le député travailliste Wedgwood Benn qui présidait le «Movement for Colonial Freedom» au sein duquel nous sommes parvenus à créer un Comité spécial pour l’Afrique du Nord».
Et de poursuivre : «Je l’ai également vu à l’oeuvre au sein de l’Union des étudiants arabes du Royaume-Uni dont il était membre très actif. Sa passion ressortait dès qu’il était question des injustices commises par les systèmes coloniaux où qu’ils soient».
Retraçant le parcours diplomatique du défunt, M. Elmandjra précise : «C’est dans ce pays, l’Angleterre, qu’il fut sollicité, en 1956, par feu Moulay Hassan Bel Mehdi, premier ambassadeur du Maroc au Royaume Uni et feu Abderrahman Ben abdallah, ministre plénipotentiaire de faire son entrée dans le service diplomatique marocain qu’il ne quittera plus jusqu’à sa retraite».
Et d’ajouter qu’après Londres, ce fut un, bref passage au Ministère à Rabat avant sa désignation comme ambassadeur au Pakistan, au début des années 60. le nigeria à deux reprises et la Malaisie furent ses autres postes avant qu’il ne retourne à l’administration centrale à Rabat où il a dirigé le département d’Afrique du Nord et du Moyen-orient.
Bien entendu, le témoignage d’un ami sincère ne saurait contourner le récit des moments d’intimité et de sublimation culturelle.
«On connaît le Saadani signataire du Manifeste de l’Indépendance, le Saadani diplomate, dit-il, mais on connaissait beaucoup moins l’étendue de sa connaissance de la littérature arabe et de l’amour qu’il y portait. La littéraure et la poésie mènent inévitablement à la musique dont il était un féru indomptable surtout quand les vers étaient chantés par Oum Keltoum.

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