Dans les provinces du Sud, la société civile a commencé à jouer un rôle décisif non seulement sur le plan économique et social, mais également (et surtout) sur le plan politique et même diplomatique. Longtemps mise à l’écart, la société civile est sans doute l’aspect le plus important dans la gestion de la chose locale dans la région de Laâyoune. Par ailleurs, la wilaya a instauré un type de contrat-programme avec les associations. En d’autres termes, pour bénéficier d’une subvention d’une collectivité locale l’association doit présenter un plan d’action avec des objectifs prédéfinis, pour lesquels elle participera financièrement à hauteur de 20% ou 30%. Les dossiers sont étudiés par un comité d’éthique qui s’assure notamment du caractère réaliste des programmes d’action des associations et de la capacité d’encadrement de l’association. En outre, chaque association bénéficiaire d’une subvention remet régulièrement un rapport financier à la collectivité qui la subventionne.
En somme, les rapports entre la société civile et les autorités locales sont caractérisés par une transparence totale et un souci d’efficacité. Dans le volet social, par exemple, il y a un foisonnement d’associations oeuvrant dans la promotion de la situation de la femme sahraouie et dans la protection de l’enfance. C’est le cas du bureau régional de la Ligue marocaine pour la protection de l’enfance. Dans ses trois centres locaux dans la ville de Laâyoune, « la Ligue assure une protection sociale aux enfants qui vivent dans des conditions difficiles, ainsi que les enfants abandonnés ». Un travail d’envergure particulièrement apprécié par l’opinion publique internationale, qui s’attarde énormément sur ces aspects. Dans le domaine politique et diplomatique, la société civile joue un rôle prépondérant. En effet, l’un des arguments majeurs dans la propagande des séparatistes a été de ternir l’image de marque du Maroc. Le polisario a longtemps laissé croire que les Marocains dans les provinces du Sud étaient opprimés, pillés et appauvris. En fait, depuis quelques mois, des voix sahraouies ont commencé à s’élever contre ces allégations.
Des ralliés ont effectué des tournées dans les principales capitales du monde. Le but est, en fait, double: d’une part lever le voile sur les violations des droits de l’Homme dans les camps de Tindouf et d’autre part montrer au monde entier que la majorité écrasante des Sahraouis, pure souche, sont intraitables sur la question de l’intégrité territoriale. Et cet effort s’est avéré payant.
Ce sont, entre autres, des associations comme Pasverti (association des parents des sahraouis victimes de la répression dans les camps de Tindouf), Asvipo (Association des victimes des violations des droits de l’Homme dans les prisons du polisario) et l’Association de la tribune sahraouie pour l’unité et la fraternité qui ont joué un rôle dans le renversement de situation dans l’affaire du Sahara. En effet, ils ont rencontré Afifa Karmous, membre de la fondation France-Libertés à Genève, quelques semaines avant la sortie de son rapport accablant contre les exactions dans les camps de Tindouf. C’est donc grâce aux témoignages de ces acteurs de la société civile, dont la plupart sont des ralliés, que le vrai visage du polisario est aujourd’hui connu de tous. Ce fut d’ailleurs un coup dur pour la propagande algéro-polisarienne.