Le leader du Mouvement populaire (MP) s’en est bien sorti sur 2M, lors de l’émission Autrement dit, vendredi 17 mai, animée par Samira Sitaïl. Mohand Laenser, qui a procédé à cette occasion à une critique en règle du bilan du gouvernement de Abderrahmane Youssoufi, est apparu sous son meilleur jour. Une bonne prestation.
À quatre mois des élections, le passage télévisé de M. Laenser est une bonne opportunité pour l’opposition de faire entendre sa petite musique qui n’était pas toujours audible. Certes, l’invité, tout en passant un regard sévère sur le travail gouvernemental, semble ne pas disposer de programme clair sur la manière de résoudre les problèmes du pays. Juste des généralités et des professions de foi. Comme d’habitude. Le déficit de réflexion dynamique et l’absence de projet de société aux contours précis caractérise l’ensemble de la classe politique marocaine.
Faute de quoi, Mohand Laenser a justifié le boycott des partis du Wifak de la déclaration de Abderrahamne Youssoufi sur l’assurance maladie obligatoire (AMO). Pour lui, le Premier ministre, qui s’est déplacé deux fois à l’hémicycle (la première pour la déclaration de principe, la deuxième pour donner un second souffle au gouvernement), aurait dû fréquenter le Parlement un peu plus souvent pour donner des réponses sur des sujets d’intérêt national. “ Puisque ce n’était pas le cas, il était normal que nous séchions la séance de l’AMO“, a-t-il expliqué en substance avant de conclure que la démarche de M. Youssoufi, qui intervient à la veille des élections, dégageait des airs électoralistes. Il est vrai que la Constitution, en dehors de la déclaration de politique générale, n’oblige pas le Premier ministre à s’exprimer devant les représentants de la nation. “ Il faut donc changer la constitution pour obliger le chef de l’exécutif à être un peu plus assidu qu’il ne l’a été par le passé “, a fait remarquer à juste titre le journaliste Jamal Berraoui. Mais Mohand Laenser a esquivé cette question pour ne pas apparaître comme un supporter d’une révision constitutionnelle.