ALM :Vous avez organisé une rencontre dans le cadre du projet «Femmes promoteurs des quartiers défavorisés de la ville de Fès». Quel est l’objectif de cette initiative ?
Lahcen Afqir : Il s’agit du lancement d’un livret de 32 pages en langue arabe, intitulé «Comment créer mon projet ?». Ce guide décrit les différentes étapes de la gestion des micro-projets. L’élaboration de ce guide s’est effectuée avec la collaboration de l’écrivain Larbi Benjelloun et la participation des femmes bénéficiaires des prestations du centre «Chourouk». Cette initiative contribue au renforcement des capacités des femmes, issues des milieux défavorisés de la région Fès-Boulmane pour leur permettre d’acquérir une autonomie financière par la formation, l’information et l’encadrement. Cette rencontre leur a permis de débattre de plusieurs problématiques avec des responsables de plusieurs organismes en l’occurrence l’Anapec.
Avez-vous d’autres projets concernant la gestion des micro-projets ?
Nous projetons de créer une cellule au sein de notre association pour assurer le suivi des projets et envisageons de faire bénéficier l’ensemble des femmes du centre des formations relatives à la gestion et l’élaboration de petits projets. Notre objectif primaire lors de la création de notre association est de promouvoir les droits des populations défavorisées en particulier la femme. Nous avons commencé par des cours d’alphabétisation fonctionnelle et juridique. Il est temps d’aider ces femmes à devenir financièrement autonomes. Nous avons collaboré avec 32 femmes pour l’identification de leurs besoins en termes de formations et aussi de les initier à l’élaboration des micro-projets.
Vous avez organisé un Focus groupe dans la région de Fès-Boulmane. Quelle est la particularité de cette journée ?
Nous avons remarqué que la majorité des campagnes de sensibilisation ne sont destinées qu’aux femmes.Le Centre Chourouk a décidé de procéder différemment.
Dans le cadre du Focus Groupe nous avons tenu à ce que les hommes participent également à ce genre d’événement. L’objectif était de vulgariser les dispositifs de la Moudawana auprès des hommes et d’évaluer le degré de compréhension par le couple. Il est à signaler que nous sommes le premier centre qui travaille avec les couples. Nous avons déployé cette approche pour attirer l’attention des hommes à travers des discussions générales et en vue qu’ils changent leurs visions des choses.
Que pouvez-vous en conclure ?
Le Focus groupe a été l’occasion propice pour entamer des discussions avec les hommes au sujet des différents dispositifs de la Moudawana à savoir le mariage précoce, la polygamie, le partage des biens… Au début, nous avons constaté une méconnaissance des dispositifs de la Moudawana surtout de la part des hommes. Ces derniers considèraient que le code de la famille était destiné exclusivement aux femmes, alors qu’il a été mis en place pour le bien de la famille.
À la fin du Focus groupe, nous avons relevé un changement au sein du couple. Il y avait une plus grande ouverture d’esprit.