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L’amour survit-il après la ménopause ?

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Dans les esprits, la ménopause est synonyme de la fin des rapports sexuels. Autrement dit, la sexualité féminine est réduite à la fécondité. Mais qu’en est-il dans la réalité ? Pour le Pr Chafik Chraïbi, gynécologue obstétricien, il s’agit d’une fausse idée. «Il n’y a pas de limite d’âge pour avoir des rapports sexuels. Les femmes âgées même à 70-80 ans restent actives sur le plan sexuel. Tout dépend du partenaire», affirme le Pr Chraïbi. Mais au fil des années, le corps de la femme change ainsi que ses organes génitaux. La ménopause est une période physiologique de la vie d’une femme où les règles disparaissent et de nombreux troubles apparaissent: bouffées de chaleur, sécheresse, baisse de la libido.Celle-ci se caractérise par une diminution de certaines hormones dont les conséquences peuvent être importantes.«Le corps de la femme produit moins d’œstrogènes. L’arrêt de la sécrétion d’oestrogènes par les ovaires diminue la production de mucus dans le vagin. La paroi vaginale s’amincit et produit moins de sécrétions. S’installe alors un problème de sécheresse vaginale ( voir encadré) . Ce qui rend le rapport sexuel douloureux chez la femme» explique le Pr Chraïbi. Et d’ajouter que «la diminution des oestrogènes entraîne une baisse de la libido». Les femmes sont alors moins excitées, moins sensibles aux caresses et éprouvent moins d’intérêt pour le sexe. La ménopause est aussi une période où la femme voit son physique changé. « La peau devient plus sèche, les rides plus prononcées et les seins ne sont plus graisseux.La femme sent qu’elle perd sa féminité. Ce changement physionomique a pour conséquence d’entraîner une diminution du désir chez le partenaire», souligne le Pr Chraïbi.  Autre conséquence: les troubles de l’humeur. La ménopause agit sur le psychisme de la femme. Elle devient plus vulnérable sur le plan émotif. Les changements d’humeur, l’anxiété, l’irritabilité, la dépression …qui figurent parmi les principaux troubles durant cette période de la vie ont pour conséquence de rendre le rapport sexuel plus difficile. Si bon nombre de femmes ménopausées évitent les rapports sexuels pour cause de les trouver douloureux, de nombreux traitements existent pour remédier à cette situation. Il est ainsi possible d’utiliser des lubrifiants vaginaux qui permettent d’accroître la lubrification et l’élasticité vaginale. Il est fortement déconseillé d’utiliser de la vaseline dans le vagin, car elle risque d’obstruer les muqueuses. Il existe également ce que l’on appelle «les traitements hormonaux substitutifs». Ce traitement est proposé aux femmes pour lesquelles la ménopause provoque une gêne importante. Il consiste à apporter à l’organisme les hormones manquantes que ne produisent plus les ovaires. Ce traitement a ainsi pour but de protéger les femmes des conséquences de la ménopause sur la libido, la peau, les organes sexuels, le moral ainsi que les maladies cardiaques et l’ostéoporose. Il peut être présenté sous différentes formes : gel ou patch, sous forme orale en comprimés ou sous forme d’ovules vaginaux ou de crèmes vaginales (sécheresse vaginale, problèmes urinaires).
 

La sécheresse vaginale
La lubrification naturelle du vagin, lui conférant une texture douce et élastique, est régulée par des facteurs hormonaux, génétiques, médicamenteux ou psychologiques. Cet équilibre naturel d’humidification peut donc très facilement être perturbé au cours de la vie d’une femme. La lubrification se manifeste par un écoulement transparent plus ou moins abondant qui tapisse toute sa paroi et la fente vulvaire. Cette «sudation», signe de l’excitation féminine, est indispensable pour permettre la pénétration et faciliter les mouvements du pénis. Elle est donc à la fois une protection et un activateur de plaisir. Or, si la paroi vaginale ne s’humidifie pas suffisamment, cela entraîne chez la femme ce qu’on appelle une sécheresse vaginale. Cette sécheresse peut être source de douleurs lors de la pénétration ou même d’impossibilité d’avoir des rapports sexuels. Des brûlures et des démangeaisons peuvent survenir, provoquant de minuscules lésions sur les parois vaginales dues aux frottements sur la muqueuse sèche. Ce vécu douloureux des rapports peut se répercuter sur le psychisme de la femme et même perturber la dynamique du couple. Les conséquences psychologiques vont de la peur des rapports sexuels avec une perte du plaisir sexuel, en passant par une baisse de la libido pour éventuellement aboutir au refus systématique de tout contact intime. Bien que beaucoup de femmes en souffrent de façon plus ou moins passagère durant leur vie sexuelle, et se confient à leur gynécologue et même à leur partenaire, peu d’entre elles ont recours aux solutions à leur disposition, solutions pourtant simples et efficaces. Ces femmes considérant souvent qu’il s’agit d’un trouble transitoire ou bénin ou qu’elles ne sont plus concernées par la sexualité. Mais ménopause ou pas, il est important de connaître les multiples facteurs pouvant interférer et déséquilibrer la lubrification vaginale naturelle. Cela permet de se libérer d’un sentiment injustifié de culpabilité envers le partenaire et de consulter pour se soigner efficacement.

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