La campagne pour la présidentielle en Algérie, où Abdelaziz Bouteflika est assuré d’être réélu, s’ouvre aujourd’hui dans le pays où les adversaires du chef de l’Etat dénoncent un combat inégal mais tentent malgré tout de mobiliser l’électorat. La campagne électorale doit se poursuivre jusqu’au 7 avril, mais certains candidats n’ont pas attendu cette date pour commencer leur campagne. Organisant meetings, conférences-débats ou de presse dès début mars, bien que la réélection du président sortant soit pratiquement gagnée, selon la presse.
Abdelaziz Bouteflika, 71 ans, qui brigue un 3ème quinquennat en se présentant comme indépendant sous le slogan «Pour une Algérie forte et sereine», a recueilli pour poser sa candidature quelque 4 millions de signatures, soit près de 25% du corps électoral, selon ses partisans. Dès l’annonce de sa candidature, il a affirmé rechercher un score sans appel. «Un président qui n’est pas élu à une majorité écrasante n’en est pas un», a-t-il dit. «Il ne fait nul doute que le peuple votera pour lui», a déclaré pour sa part Ahmed Ouyahia, Premier ministre et secrétaire général du Rassemblement national démocratique (RND), l’un des trois partis au pouvoir. Le président Bouteflika tiendra son premier meeting ce jeudi à Batna, dans les Aurès, un des bastions de la lutte pour l’indépendance. Il interrompra quelques jours sa campagne pour revêtir à nouveau ses habits de président en titre le temps de se rendre au Qatar, où se tiendra fin mars un Sommet arabe.
Mais la grande inconnue du scrutin présidentiel reste l’abtention. L’Alliance présidentielle composée, outre le RND, du Front de libération nationale (FLN) et du Mouvement pour la société de la paix (MSP), a tout misé sur le mouvement associatif et les comités de quartier pour convaincre les électeurs de voter afin de dépasser largement les 58% de participation en 2004, où le président algérien avait recueilli 84,99% des voix. Plus de 5.000 associations couvrant tous les secteurs de la société civile adhérant au programme de Abdelaziz Bouteflika ont ainsi été chargées de promouvoir la participation au vote. Les cinq adversaires du président appellent aussi à une participation massive, dans les villes surtout.