Plusieurs chefs d’Etat et de gouvernement du monde islamique ont commencé à arriver dès mardi soir à Dakar, alors que d’autres sont attendus mercredi pour participer à ce sommet, censé marquer un tournant dans l’histoire de la Oumma islamique. Révision de la Charte, islamophobie, aide à l’Afrique, question palestinienne: l’agenda reste très chargé même s’il a été ramené à 12 points, selon le ministre sénégalais des Affaires étrangères, Cheikh Tidiane Gadio. Mais de toutes ces questions c’est la révision de la loi fondamentale de l’OCI qui a retenu toute l’attention, en ce sens que le texte est appelé à régir l’action de l’Organisation et ses rapports avec les Etats membres et le reste du monde durant plusieurs décennies. Le projet de Charte, rédigé par un «comité de sages» mis sur pied par le secrétaire général de l’Organisation de la conférence islamique, Ekmeleddine Ihsanuglou, a suscité l’opposition d’une grande partie des pays musulmans qui ont jugé certaines de ses dispositions contraires aux valeurs fondatrices de l’OCI, tels que le respect de la souveraineté des pays membres, le renforcement de la solidarité islamique et la consolidation de la paix et de la sécurité mondiale. Après des débats serrés entre les délégations, d’abord lors de la réunion des hauts fonctionnaires à Saly (80 km de Dakar) en février, puis durant celle des experts à Dakar, les ministres des Affaires étrangères sont parvenus à un «accord global» sur le projet. «Nous avons réussi un consensus global sur cette question importante», a déclaré à la presse M. Gadio, en assurant qu’il y a de «très fortes chances» que ce projet soit adopté par les chefs d’Etat. La réunion ministérielle préparatoire au sommet s’est également penchée sur le phénomène de l’islamophobie, après la recrudescence des campagnes de dénigrement de l’Islam en Occident, ainsi que sur les souffrances du peuple palestinien. Le sommet se tenant à Dakar, les problèmes de l’Afrique ont été très présents dans les débats et le projet de déclaration finale doit appeler à la réduction de la dette et au renforcement des investissements dans les pays pauvres du continent.
Dakar fin prête pour accueillir le Sommet
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• Mohamed Touzani (MAP)