Société

Le casse-tête des clandestins

Les réunions du groupe de travail maroco-espagnol chargé de l’immigration ont été présidées du côté marocain par le wali, directeur général des affaires intérieures au ministère de l’Intérieur, Mohamed Dryef, et du côté espagnol, par le délégué du ministère espagnol de l’Intérieur pour les affaires des étrangers et de l’immigration, Jaime Ignacio Gonzalez.
Les travaux qui se sont déroulés, selon un communiqué diffusé au terme de la deuxième réunion, dans « un climat d’amitié et de confiance », « ont permis de mettre en relief la convergence des points de vue des deux parties sur la nécessité d’aborder les problèmes migratoires avec une vision globale et intégrale en tenant compte de l’intérêt des deux pays.
Après douze heures ont duré les réunions de lundi et qui n’ont fini qu’à une heure tardive de la nuit. Au menu, deux sujets principaux: la mise en application de l’accord de réadmission des immigrés clandestins signé entre les deux pays en 1992, et le problème des mineurs marocains non-accompagnés.
S’agissant du premier volet, les discussions ont porté sur l’exigence du gouvernement espagnol invitant le Maroc à accepter la réadmission de clandestins ayant une tierce nationalité. Selon les arguments espagnols, l’accord de 1992 prévoyait que le Maroc accepte le rapatriement de tous les immigrés clandestins détenus en Espagne et procéder à leur retour au territoire marocain. Madrid considère donc que le Maroc, en refusant le rapatriement des sub-sahariens, par exemple, n’applique pas les clauses de cet accord. La partie marocaine, selon les déclarations du délégué espagnol, a avoué être compréhensive envers les préoccupations exposées par la partie espagnole durant la réunion, et a fini par admettre que « l’accord n’a pas été appliqué d’une manière pleinement satisfaisante ».
Pour y remédier, les dix-huit experts des deux pays, réunis à Madrid, ont convenu de développer leur coopération dans la lutte contre ce phénomène et « entamer d’une manière immédiate la collaboration entre les autorités des deux pays pour identifier l’origine des centaines de subsahariens » qui entrent d’une manière illégale en Espagne et de « faciliter leur retour ». Pour ce faire, une commission composée d’experts marocains et espagnols a été créée et tiendrait une réunion le 3 mars prochain dans la ville espagnole de Malaga.
Le deuxième volet évoqué par les deux délégations a été celui du rapatriement des immigrés clandestins marocains mineurs et non-accompagnés. Ce dossier qui pose un grand problème aux autorités espagnoles tant régionales que centrales, revêt un caractère humanitaire et social. En effet, il s’agit d’enfants marocains qui immigrent clandestinement en Espagne et qui, une fois arrêtés par les autorités policières espagnoles, ne peuvent être rapatriés au Maroc à cause de leur minorité d’âge et de la difficulté de les identifier.
Ce problème a été dernièrement évoqué par l’ambassadeur du Maroc à Madrid, Abdessalam Baraka. Le représentant diplomatique du Maroc avait demandé que tous ces enfants, estimés à plus de deux mille adolescents, soient rapatriés au Maroc. Chose difficile à réaliser compte tenu de plusieurs difficultés juridiques et techniques.
Pour y remédier, les experts espagnols ont proposé lors de la réunion de Madrid, un « Mémorandum d’entente » qui aurait été accepté par la partie marocaine, selon les déclarations des responsables espagnols.
Selon ce mémorandum, les deux parties se compromettraient à collaborer dans l’identification et le regroupement familial de ces mineurs. Ainsi, le Maroc s’engagerait à faciliter l’identification et l’octroi des documents d’identité à ces enfants et en assumerait la tutelle. Les deux délégations ont aussi convenu de commencer la procédure d’identification dès mardi.
La partie marocaine aurait promis de communiquer son avis et ses observations sur cette proposition espagnole dans les plus brefs délais. Enfin, il est à signaler que la volonté enregistrée chez les deux parties d’aller de l’avant dans le processus de réconciliation ne devrait aucunement être à l’origine de précipitations dans la prise de décision. Certes, il est de l’intérêt de tous, Marocains et Espagnols, de récupérer le temps perdu, mais, cela ne devrait pas se faire sur la base de la complaisance au point de signer des accords que l’on ne pourra appliquer par la suite faute de moyens techniques et financiers.

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