Société

Le coupable idéal

Omar Raddad s’est vu refuser, mercredi 20 novembre, par la Cour de cassation sa demande pour la révision de son procès. Après cette décision, Omar Raddad, toujours considéré coupable par la justice française dans le meurtre en 1991 de sa patronne Ghislaine Marchal, ne lui reste comme dernier recours que la cour européenne de justice. Le mystère de cette affaire, qui a fait couler beaucoup d’encre et suscité une grande vague d’émotion, n’en est que plus épais. Une affaire qui avait conduit l’accusé à être condamné en 1994 à dix-huit ans de réclusion criminelle . Avant de bénéficier en 1998 d’une grâce partielle accordée par le chef de l’État français Jacques Chirac.
La Cour de cassation a estimé que les nouveaux éléments présentés par la défense du jardinier marocain n’étaient pas de nature à dissiper le doute sur sa culpabilité. Les faits. Ghislaine Marchal avait été retrouvée morte poignardée le 24 juin 1991, enfermée dans la cave de sa résidence de Mougins. Près du cadavre, sur deux portes, étaient inscrits avec son sang cette phrase sibylline : « Omar m’a tuer » et « Omar m’a t ».
Les nouveaux éléments produits étaient des expertises en écriture estimant impossible d’affirmer si les inscriptions étaient écrites ou non de la main de la victime, et des expertises génétiques montrant la présence sur la porte de la cave d’un ADN masculin qui n’est pas celui d’Omar Raddad. Celui-ci, un émigré marocain, a la tête du coupable idéal. Pourquoi chercher ailleurs et s’enliser dans un vrai procès en révision? En apprenant la nouvelle, Omar Raddad, a affirmé que l’affaire était « loin d’être terminée ». « J’espère que la justice reviendra en arrière.
Le combat continuera jusqu’au bout pour la vérité. Il n’y a pas de justice pour tous en France, c’est une justice à deux vitesses. Pour eux l’affaire est finie, pas pour moi », a-t-il souligné, sûr de son innocence. En effet, si le jardinier marocain était le vrai assasin de Mme Marchall se serait-il entêté à demander la révision de son procès? Mais l’intéressé veut obtenir sa réhabilitation dans ce qui ressemble à un scandale judiciaire le plus retentissant de France au cours des dernières décennies. Avocat d’Omar Raddad, Me Jacques Vergès a déclaré, de son côté, que « la vérité ne serait pas étouffée » dans l’affaire Omar Raddad « même si elle dérange des hauts placés ». « Je continuerai le combat et le remporterai », a expliqué l’avocat. « Je suis très optimiste », a-t-il poursuivi. « La vérité se fera pour un petit jardinier contre des gens de la haute société protégés par des gens extrêmement influents », a poursuivi Me Vergès. « Dans cette affaire, il y a des éléments nouveaux. Il y a deux taches du sang de Mme Marchal deux ADN d’hommes et ces deux ADN sont différentes et ne sont pas celles d’Omar Raddad », a souligné l’avocat. Me Georges Kiejman, l’avocat de Christian Veilleux, le fils de Ghislaine Marchal soupçonné d’être le meurtrier de sa mère, a souhaité pour sa part que les « prétentions et les affabulations qui ont été accumulées par les défenseurs, qu’ils soient avocats, écrivains, journalistes, voire académicien, seront définitivement oubliées ».
Une chose est sûre : l’affaire Omar Raddad a fait l’obejt d’une enquête bâclée dès le départ. Les enquêteurs ont notamment négligé des témoignages accusant le dils de la victime. Aucune empreinte digitale n’a été relevée dans la maison. Les scellés n’ont pas été correctement conservés, une pellicule photo a été détruite à la demande (bizarre) du juge, la principale arme du crime, une arme blanche, n’a pas été retrouvée, et le chevron de la porte de la cave n’a été expertisé que dix ans après les faits. Cela fait beaucoup de lacunes pour des enquêteurs censés être irréprochables. Tout a été dit sur ces négligences flagrantes. Mais tout se passe comme si la justice française ne voulait pas se désavouer et reconnaître ses erreurs dans cette affaire. Mais la vérité finira par éclater un jour. Omar Raddad et son avocat restent optimistes.

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