Société

Le danger des moules en vrac

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Avant-hier, dans l’un des marchés communaux de Casablanca, il était encore possible d’acheter des moules en vrac. Les amateurs ne s’en sont d’ailleurs pas privés. Rompre le jeûne avec une assiette de moules est très prisé, paraît-il, des gourmands et des gourmets.
Le problème est que deux jours auparavant, le département des pêches maritimes au sein du ministère de l’Agriculture diffusait un communiqué de presse portant à la connaissance du public que «les moules et toutes autres espèces de coquillages décortiquées vendues le long des axes routiers et côtiers et celles vendues en vrac dans des marchés non officiels ne présentent aucune garantie de salubrité et constituent un danger pour la santé publique (…) : contaminants micro biologiques ou chimiques nocifs (…) présence de métaux lourds».
En conséquence, concluait ce communiqué pour le moins alarmant «il est recommandé aux consommateurs de ne s’approvisionner qu’en produits conditionnés, portant les étiquettes sanitaires d’identification et commercialisés dans les points de vente autorisés ».
Or hier, les médecins responsables du service d’hygiène de l’arrondissement dont dépend le marché en question n’avaient pas encore été informés de cette mise en garde assortie d’une interdiction de consommation. Au point que l’un des techniciens du service déclarait avoir consommé des moules en vrac il y a de cela une semaine.
Tout cela parce que nombreux sont ceux qui s’imaginent que les moules qui prolifèrent sur les rochers de la corniche casablancaise sont comestibles, à condition d’être récoltées «en deçà de la plage Miami» ; la rumeur publique comportant que de Miami à Zenata et jusqu’à Kénitra, les moules sont trop polluées pour être consommées. C’est ainsi que Miloud, appelons-le ainsi, a acheté avant-hier auprès de son fournisseur habituel, un ramasseur de moules sur les rochers, quelques kilos de moules décortiquées et qu’il s’est, en toute bonne foi, disposé à les vendre sur un coin de stalle d’un des marchés communaux de Casablanca.
En toute bonne foi. C’est peut-être là le plus grand problème posé par ce commerce artisanal, profondément enraciné dans les traditions des populations vivant le long des côtes. D’autant que les amateurs de moules décortiquées se recrutent parmi toutes les couches de la société : «Parmi mes clients, déclare Miloud non sans une pointe de fierté, il y a aussi des gens très aisés qui raffolent de cette qualité des moules-là».
Toujours est-il que la diffusion, par la Direction des industries de la Pêche maritime, de ce communiqué relève d’une action régulière de sensibilisation, qui s’étend à porter à la connaissance du public les zones à l’intérieur desquelles la culture des moules et autres coquillages est autorisée.
En rappelant que cette direction agit de concert au sein d’une commission multipartite afin de mieux sensibiliser la population aux dangers à court et surtout à long termes d’une consommation de produits toxiques ou contaminés.

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