Société

Le livre restera ouvert

Aujourd’hui le Maroc : à la veille du scrutin du 27 septembre, quelle comparaison est permise avec les élections de 1997 ? Les méthodes du passé se sont-elles éclipsées ? Y a-t-il moins de pratiques anti-démocratiques de la part des candidats ?
Abdelouhab Souhail : Incontestablement, il y a un net progrès par rapport au passé. Tant au niveau de la préparation que du déroulement de ces échéances électorales.
D’une part, la loi a changé avec l’instauration du mode de scrutin à la proportionnelle et de la liste nationale, qui confère à la femme marocaine une meilleure représentativité au sein de la Chambre des représentants. D’autre part, il y a eu une forte implication du gouvernement de l’alternance, qui, par le biais de mécanismes juridiques, a permis l’élimination de beaucoup de failles qui permettaient la fraude à grande échelle. Il faudra aussi signaler une forte sensibilisation des citoyens par les pouvoirs publics sur la nécessité de la transparence électorale. Quant aux acteurs politiques, leur nature n’a pas changé à la même vitesse. A titre d’exemple, on peut citer la campagne électorale avant terme et l’immersion de l’argent, même si elle s’est faite de manière différente. On a assisté aussi au réveil du sentiment de la charité chez certains politiciens locaux et à l’immigration politique de personnes n’ayant pas obtenu la tête de liste au sein de leurs partis initiaux. En définitive, il y a encore beaucoup d’acteurs politiques ou supposés tels qui tentent encore à tromper notre vigilance.
Que pouvez-vous dire de la nouvelle attitude de l’administration? Surtout au niveau de votre circonscription ?
L’administration est en train de découvrir le nouveau concept de l’autorité. Elle n’est pas encore arrivée à changer, au fond. Le ministre de l’Intérieur, M. Jettou, est perspicace. Il a réussi à administrer une bonne dose de neutralité à son administration. Des sanctions ont été prises contre les récalcitrants.
Au niveau de la circonscription Aïn Chok-Hay Hassani, je crois que les choses se passent correctement. Relativement. Il y a une bonne coopération
Sur le plan qualitatif, que dire de l’actuelle campagne électorale ? Des amalgames… ?
J’avoue que je suis déçu par la démarche des uns et des autres. Très peu de partis ont présenté un programme électoral qui se respecte. Le PPS est l’une des rares formations politiques à le faire. Les citoyens sont surtout inondés de signes et de tracts distribués par des personnes payées pour cette besogne et non par des militants.
Il y a des amalgames. Surtout au niveau de la perception des programmes, qui sont claironnés en termes très généraux. Ce n’est pas toujours fair-play. La principale mission des parties politiques, qui est l’encadrement des citoyens, n’est pas correctement
On a l’impression que le citoyen, au même titre que les candidats ne figurant pas en tête de liste, ne manifeste pas un grand intérêt pour ces échéances. Un jugement trompeur ou bien un peu vrai ?
C’est un peu vrai, en général. Mais en ce qui concerne le PPS, dans nore circonscription, nous travaillons en équipe. Les cinq membres de la liste du parti. Deux jeunes, un élu local, un responsable d’une association de handicapés, une camarade médecin gynécologique et militante chevronnée et un militant de base. Nous travaillons pour toute la liste et pas seulement pour la tête de liste. Nous agissons en équipe candidate.
Quel cheval de bataille pour le «tête de liste PPS» dans cette circonscription ?
C’est une circonscription assez spéciale. Avec 39% d’analphabètes, 12% de niveau universitaire et le reste est formé des couches moyennes. C’est un espace qui se distingue aussi par ses nombreux bidonvilles. Nos priorités se rapportent à l’emploi, à l’éducation de la jeunesse et à la lutte contre l’habitat insalubre. Il y a aussi un grand problème d’aménagement du territoire. Et à défaut d’actions urgentes, il y a un énorme risque de gangrène.
Si Abdelouahed est-il confiant, optimiste ? quelles chances si la transparence est au rendez-vous?
Je suis chaque jour un peu plus, confiant. Je suis toujours optimiste. Avec mes camarades, nous avons fait une belle campagne politique. Propre. Par une forte mobilisation des militants et élus du parti dans la région et le soutien de citoyens honnêtes. Nombreux sont les citoyens qui ont adhéré au PPS lors de la campagne électorale. Nous avons entamé un dialogue dense et efficace, qui a laissé des échos favorables.
Notre équipe est très satisfaite du travail accompli. Nous espérons une bonne participation des citoyens au scrutin du 27 septembre. Nous avons des chances raisonnables. Et, le 28 septembre, le combat continue, quel que soit le résultat. Le livre restera ouvert.

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