Société

Le Maroc en mal d’ingénieurs

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Le Maroc se lance dans le développement des niches à très forte valeur ajoutée. Cela peut paraître bien pompeux, sauf que c’est une réalité qui se vérifie de plus en plus sur le terrain. A titre d’exemple, le centre du groupe STMicroelectronics, champion mondial des microprocesseurs, qui vient d’être inauguré il y a à peine quelques jours à Madinat Al Irfane à Rabat. Le centre emploie près de 170 cadres supérieurs, notamment des ingénieurs.
Pour la petite histoire, sachez que STMicroelectronics s’était au départ installé, presque en catimini, dans les locaux de l’Ecole Mohammadia d’Ingénieurs (EMI) de Rabat. Cette implantation portait le nom de «Centre de conception de circuits intégrés». Quelques mois seulement après sa mise en place, le centre employait déjà une centaine d’ingénieurs. Et l’EMI, qui avait signé avec le groupe un accord privilégié sur la formation et les stages de ses lauréats, alimentait ST en “cerveaux”.
Et c’est d’ailleurs du côté des cerveaux que la situation se complique. Nos ingénieurs sont certes parmi les meilleurs. Leur formation est reconnue dans les pays les plus avancés. Le hic est qu’on n’en forme pas assez. Le nombre des ingénieurs formés au Maroc, toutes spécialités confondues, est estimé actuellement à 30 000. Ce qui est dérisoire. Le Maroc reste en effet sous-équipé en ingénieurs en comparaison avec d’autres pays similaires, notamment la Tunisie.
Le constat est d’autant plus alarmant que l’économie nationale est en train de se diversifier et de drainer plusieurs investissements dans des secteurs porteurs tels que les NTIC, l’offshore, l’aéronautique, les services, les métiers de la mer… Le département de la Formation des cadres a fait ses comptes dans ce sens. Il en ressort que globalement, on pourrait estimer la demande nationale en ingénieurs au minimum à 3500 par année (ce chiffre pourrait facilement se situer à 5000), alors qu’actuellement, il ne dépasse guère les 1500 ingénieurs formés annuellement.
En vue de répondre à la demande potentielle en ingénieurs dans différents secteurs économiques, une réflexion prospective est actuellement bien engagée.
Le département de  l’Enseignement supérieur, de la Formation des cadres et de la Recherche scientifique s’est, en effet, sérieusement penché sur la question. Selon une note d’information récente de ce département, l’effectif d’ingénieurs formés devrait au moins doubler d’ici 2010.  Cela impliquerait une augmentation annuelle moyenne de 20%, soit par de nouvelles créations d’écoles ou de filières de formation d’ingénieurs dans des établissements universitaires existants, soit par une augmentation consistante de l’effectif d’ingénieurs formés dans les écoles existantes.
Les établissements de formation d’ingénieurs, qui sont actuellement au nombre de 25 et offrent quelque 50 filières de formation, sont ainsi appelés à appliquer de nouvelles normes pédagogiques basées sur l’organisation des enseignements en filières, cycles et modules capitalisables.
Les établissements de formation d’ingénieurs sont donc appelés à subir des réformes profondes, aussi bien sur le plan organisationnel que sur celui pédagogique, afin de pouvoir accompagner la nouvelle dynamique en matière d’investissement.

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