Les candidats africains à l’émigration vers l’Europe quittent leurs pays, souvent théâtre de conflits armés, et se dirigent généralement vers l’Algérie d’où ils s’infiltrent au Maroc, même si la frontière algéro-marocaine est officiellement fermée depuis 1994.
Une progression déjà sensible en 2002 s’est confirmée au début de 2003 avec l’arrestation de plus de 1.300 Subsahariens dans le pays en 40 jours seulement, selon un décompte de l’AFP fait à partir des communiqués de la gendarmerie royale diffusés depuis le 1er janvier.
Selon des chiffres officiels, la gendarmerie marocaine avait arrêté en 2002 environ 4.400 Subsahariens dans les principales régions concernées, l’Est près de la frontière algérienne, le Nord sur le Détroit de Gibraltar et Laâyoune (sud) en face de l’archipel espagnol des Canaries, dans l’Atlantique. Ce chiffre, qui était déjà en forte progression par rapport à 2001, n’inclut pas les nombreux candidats marocains à l’émigration clandestine qui sont interceptés au moment où ils tentent de quitter le pays, souvent à bord d’embarcations de fortune. Nombreux sont ceux qui parviennent à quitter le pays mais sont interceptés en Espagne. En 2002, ce sont 23.000 Marocains qui ont été rapatriés par les autorités espagnoles sur un total de 74.000 clandestins renvoyés vers leur pays.
Une partie des immigrés africains finissent, faute de trouver un passage vers l’Europe, par s’installer au Maroc où ils pratiquent de petits métiers pour survivre.
Certains d’entre eux se trouvent acculés à la mendicité dans les grandes villes, y compris au centre de Rabat.
La gendarmerie marocaine reproche, par ailleurs, aux autorités algériennes de ne pas se soucier des infiltrations d’immigrés subsahariens au Maroc.
• Abdelfettah Fkihani (AFP)