Maladie: Chaque année de nouveaux cas de lèpre sont enregistrés au Maroc. Les derniers chiffres disponibles font état de 14 nouveaux cas. Le taux de détection est de 0.04 pour 100.000 habitants.
La lèpre, la maladie de l’exclusion et de la pauvreté, est toujours présente au Maroc. De nouveaux cas apparaissent chaque année. Les chiffres de la Direction de l’épidémiologie et de la lutte contre les maladies qui figurent dans le bulletin 2022 d’épidémiologie et de santé publique publié récemment sur le site du ministère de la santé et de la protection sociale font état de seulement 14 nouveaux cas en 2021 en raison de la pandémie de la Covid-19. Il faut savoir que le diagnostic de la lèpre est clinique. Les 3 régions endémiques selon ce même bulletin sont: Casablanca-Settat, Rabat-Salé-Kénitra, Draâ-Tafilalet. Le taux de détection était de 0.04 pour 100.000 habitants et la prévalence de 0.05 pour 100.000 habitants. Notons que depuis le début des années 2000, le nombre de cas a diminué où le taux de détection annuel est passé de 0,21 pour 100.000 habitants en 2000 à 0,04 pour 100.000 habitants en 2021. La Direction de l’épidémiologie précise que sur les 14 nouveaux cas détectés, 1 cas était de forme pauci bacillaire (PB), 13 cas étaient de forme multi bacillaire. Les hommes restent plus touchés par cette maladie infectieuse chronique. Le sexe ratio H/F est de 3. Aucun cas d’invalidité grade 2 n’a été notifié. Tous les cas ont été diagnostiqués passivement.
Le malade cesse d’être contagieux dès le début du traitement
La lèpre est une maladie infectieuse chronique causée par une bactérie appelée « Mycobacterium leprae ». Cette maladie touche principalement la peau et les nerfs périphériques provoquant des lésions qui progressent lentement et qui peuvent devenir permanentes. La lèpre peut aussi toucher les yeux et les membres durant sa progression, ce qui en fait une maladie invalidante avec des répercussions lourdes sur l’état de santé général. La lèpre se manifeste par des lésions sur la peau qui peuvent avoir un aspect dépigmenté ou rougeâtre, l’éruption cutanée peut toucher une seule ou plusieurs zones de l’organisme et s’accompagner d’une faiblesse musculaire et d’une insensibilité si les nerfs périphériques sont touchés. L’évolution de la maladie peut provoquer des lésions oculaires ainsi que des lésions au niveau d’autres organes. Le bacille de la lèpre, après avoir infecté le corps humain, se multiplie très lentement. Cela se traduit par un long délai entre le moment de l’infection et l’apparition des premiers symptômes. Une période d’incubation moyenne de 5 ans est observée. La maladie peut se transmettre par les gouttelettes provenant du nez et de la bouche.
Selon l’OMS, il faut être en contact étroit et prolongé, pendant plusieurs mois, avec une personne atteinte de la lèpre et non traitée pour contracter la maladie. Le fait d’être occasionnellement en contact avec une personne atteinte de la lèpre, par exemple de lui serrer la main, de la serrer dans les bras, de partager un repas avec elle ou de s’asseoir à côté d’elle, ne suffit pas pour contracter la maladie. De plus, le malade cesse d’être contagieux lorsqu’il commence le traitement. Le schéma thérapeutique actuellement recommandé est une polychimiothérapie (PCT) qui comprend trois médicaments : la dapsone, la rifampicine et la clofazimine. La durée du traitement est de six mois pour les cas paucibacillaires et de 12 mois pour les cas de multibacillaires.
Programme national de lutte contre cette maladie
Le ministère de la santé souhaite éliminer cette maladie à l’horizon 2030 à travers le programme national de lutte contre la lèpre qui, rappelons-le, a été mis en place en 1981. Ce programme vise à assurer le diagnostic précoce de la lèpre chez les malades nouvellement dépistés ; améliorer le suivi continu des malades en traitement ; réduire le taux de détection des nouveaux cas. Il est aussi question d’assurer un suivi actif annuel des contacts des malades atteints de lèpre durant au moins 10 ans ; maintenir la couverture en PCT des malades en traitement à 100%.