Société

Le MP présente une proposition de loi pour l’interdiction du narguilé

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La consommation du narguilé se poursuit dans les cafés et lieux publics malgré les opérations visant la limitation de sa propagation et sa consommation. «Il est inconcevable que la police déploie un effort important pour lutter contre le développement des lieux de consommation de ce produit sans qu’il y ait un travail  législatif en amont visant l’interdiction de sa fabrication et de son commerce», relèvent les députés du Mouvement populaire dans une proposition de loi qui a été déposée le 14 mai 2008 auprès du bureau de la Chambre des représentants. Cette proposition de loi portant interdiction de la consommation du narguilé sera prochainement examinée par la commission de la justice, de la législation et des droits de l’Homme à la Chambre des représentants. «Nous  n’avons pas encore de date précise concernant l’examen de cette proposition de loi. Tout dépend du planning du président de la commission», indique Saïd Ameskane, président du groupe parlementaire du Mouvement populaire avant d’ajouter que «le constat est alarmant au Maroc. On se croirait être dans les pays du Golfe. Si les gens veulent consommer le narguilé, ils doivent la fumer chez eux et non pas dans les lieux publics. Elle constitue un moyen qui incite les consommateurs à d’autres vices…». Cette décision est justifiée pour des raisons de santé. «La consommation du narguilé présente un grave danger sur la santé et son effet est de loin plus important que celui du tabac normal. Pour cela, nous considérons qu’il est de notre responsabilité d’agir immédiatement pour interdire le commerce de ce produit ainsi que les matières entrant dans sa fabrication», relève la note de présentation de la proposition de loi.  
Pour ce qui est du texte, celui-ci stipule dans son article 1 qu’«il est interdit de consommer le narguilé, de la vendre ou de vendre les produits y afférents». L’article 2 précise que toute personne prise en flagrant délit de consommation de ce produit encourt une peine d’emprisonnement d’une durée de 1 à 3 mois et d’une amende de 1000 à 2000 DH. Le double est prévu en cas de récidive. Pour sa part, l’article 3 indique que les personnes qui tiennent un commerce ou un local où est consommée le narguilé encourront une peine d’emprisonnement de 3 à 6 mois et une amende de 10.000 à 20.000 DH. Il est à noter que le matériel lié à cette activité sera saisi et le local sera fermé pendant une durée de 6 mois. Ces peines seront portées  au double en cas de récidive et l’agrément d’exploitation du local sera retiré. 
L’article 4 indique que les commerçants des produits qui entrent dans la fabrication et le façonnement du narguilé, sont passibles d’une peine de prison de 3 à 6 mois et d’une amende de 10.000 à 20.000 DH avec saisie des produits et fermeture des locaux pour une durée similaire. La peine sera automatiquement doublée en cas de récidive et l’agrément d’exploitation du local sera également retiré. Cette loi entrera en vigueur dès sa publication au Bulletin officiel. Pour rappel, l’interdiction de la consommation du narguilé remonte à 2004.
La wilaya du Grand Casablanca avait décidé, par l’arrêté n°5 du 22 septembre 2004, d’interdire la consommation de la pipe à eau dans les endroits publics.


Le narguilé, plus dangereux que le tabac


La majorité des citoyens pensent que fumer le narguilé n’est pas nocif pour la santé. Ce qui est totalement faux. Des études ont montré que fumer un narguilé revient en fait à fumer l’équivalent de deux paquets de cigarettes. Le narguilé  est susceptible de provoquer des bronchites, des problèmes cardiaques et des cancers du poumon. Le taux de monoxyde de carbone est  sept fois plus important que dans la cigarette. Selon un rapport de l’OMS, «une séance de pipe à eau peut exposer le fumeur à plus de fumée sur une plus longue durée que lorsqu’il fume la cigarette. Le fumeur de narguilé peut inhaler autant de fumée en une seule séance que s’il fumait 100 cigarettes ou plus».  L’usage social du narguilé, et l’absence de règles strictes d’hygiène créent un risque non négligeable de transmission de maladies infectieuses.Il est fréquent pour un groupe de partager un narguilé. L’embout qui se passe de bouche en bouche peut alors servir de moyen de transmission de virus provoquant l’herpès, l’hépatite, ou la tuberculose. L’OMS  a observé dans certains pays une recrudescence de cas de tuberculose associée à l’usage en groupe du narguilé.

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