Société

Le nouveau contrat social

Le libéralisme a correspondu à des cycles historiques (19ème, 20ème et 21ème) siècles en fonction d’une pensée philosophique, politique et économique, fondée sur les équilibres macro et micro économiques. L’Etat-nation est venu déranger la philosophie du libéralisme avec une dose d’intervention de l’Etat (théorie keynésienne). Le néo-libéralisme de Reagan et Thatcher est remis en question. La théorie anti-mondialiste avec un retour à petites doses à Keynes. C’est dire que le libéralisme est au centre des débats des théories économiques et notamment dans les pays en voie de développement comme le Maroc où la fracture sociale est assez accentuée. Il faut donc cadrer le libéralisme social marocain en fonction de notre éthique et de la quête de la société marocaine à un mieux-être.Tout d’abord, le libéralisme s’inscrit dans notre architecture institutionnelle et historique. Le Maroc ancien a connu une liberté d’entreprendre, de vendre et de produire ayant correspondu à l’époque à la bourgeoisie makhzénienne. Cette liberté économique qui s’inscrivait dans l’espace géographique était cependant tempérée par la tradition islamique de la solidarité, de la fraternité des hommes, de la justice et de l’équité. N’est-ce pas là les éléments fondamentaux du libéralisme économique et social moderne. Cependant, cette option libérale a été tempérée pendant la décennie 60-70 par l’intervention de l’Etat-patron, grand investisseur, grand entrepreneur et grand consommateur de l’espace agricole. L’Etat marocain a dû se délester de ses illusions paternalistes pour revenir à sa tradition libérale.
Cependant, le libéralisme de chez nous, se situe entre deux pôles de négation: ni bouleversements ni immobilisme mais des réformes positives. Celle-ci doit être à son tour mesurée, ni brusque ni prompt, ni bousculée (idée de planification).
Les structures évoluant lentement, les accélérations quand elles ne sont pas bien étudiées sont souvent néfastes. Le libéralisme social marocain ne peut évoluer au même rythme que de celui de l’Amérique du Nord ou des pays scandinaves. La première bataille à gagner est d’abord celle des mentalités, des habitudes anciennes, des tempéraments, le rejet de l’opinion de l’autre. Si ces conditions sont réunies, la démocratie économique suivra. La dimension de la vie sociale moderne ne nous laisse guère d’autres choix eu égard à sa complexité, à sa dureté à un moment où les doctrines qui nous paraissaient très solides se sont effondrées comme un château de cartes. Il nous importe donc de réfléchir à une pensée politique, économique et sociale qui s’accorde avec le génie du peuple marocain.
Ce génie longtemps éprouvé ne s’accorde guère avec ce qui est extrémiste ni avec les partisans des abus et des iniquités. Pluraliste par nature et diversifiée, la société marocaine a forgé tout au long des siècles le tempérament du peuple marocain, épris de liberté, tempéré dans l’action de la pensée, novateur quand il faut, industrieux, possédant des énergies renouvelables.
Mais ce peuple-là, libéral de tempérament est exigeant dans sa quête de justice sociale. Dans le monde où nous vivons, rien n’est donné pour rien, et les peuples ont de plus en plus tendance à ne plus faire de cadeaux à leurs dirigeants.
Quand un pays s’organise, s’active, se met courageusement au travail, toutes les voies du progrès s’ouvrent devant lui par l’effort, la ténacité et la continuité.
La doctrine libérale égale une société soudée, équilibrée humainement et fraternelle. C’est cette voie que nous recherchons dans notre parti. Ce libéralisme doit être capable d’épouser la dimension de l’homme dans toute sa complexité et sa relation avec une société juste et équilibrée. Notre libéralisme est une démocratie sociale qui veille à une répartition juste et équilibrée des fruits de la croissance à partir de l’effort, du travail, du mérite physique ou intellectuel et de la capacité productive de l’individu et de l’entreprise. En vérité, notre option est la recherche d’un nouveau contrat de société pour en faire une collectivité de travail épanouie, active, productive et non une société passive et assistée. C’est là l’objectif de l’Alliance des Libertés.

• Anas Bensalah Zemrani
Membre de l’ADL

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