Société

Le père meurtrier

Zahia et Mohamed se rencontrent un jour du souk hebdomadaire à Khemis Zmamra. Ils échangent une conversation et fixent un rendez-vous pour le prochain souk. Il est quinquagénaire et elle est quadragénaire.
Chacun d’eux avait déjà une mauvaise expérience du mariage. Et pourtant ils se sont remariés en 1990.
Aussitôt, Mohamed construit un logis, mitoyen de celui de ses parents, à quatre kilomètre plus loin du centre du village Ouled Fraje, Khemis Zmamra, province d’El Jadida. Mohamed était très actif, très animé, ne perd pas le temps pour accepter n’importe quel boulot lui permettant d’avoir honnêtement de l’argent. Le premier enfant est né, puis cinq autres le suivent.
La vie devient pénible pour Mohamed, elle s’est transformée en un cauchemar qui hante son sommeil. Aucun sou ne peut satisfaire le minimum vital de ses enfants, sans parler de son épouse et ses parents. Il trouve refuge au haschisch. Ses enfants grandissent et les dépenses s’accroissent. Il cherche à s’enfuir, fume le haschisch sans cesse. Sa situation devient alarmante. Il devient victime d’hallucinations et délires lorsqu’il prend sa dose. Il commence à entendre des voix venant de loin qui nasillent :“ Nous sommes les soldats du Dieu, on t’ordonne de sauver tes enfants, ton épouse et tes parents de cette vie de “merde”, de la souffrance, de l’humiliation et du mépris, tu dois les liquider pour les sauver“. Les hallucinations germent dans sa tête. Il devient possédé par ces voix qui sont allées plus loin en lui bourdonnant : “Qu’est-ce que tu attends, passes à l’acte, allez passes“. Il décide alors de passer à l’acte. Il prend une pioche, entre dans une chambre, choisit un angle et commence à creuser une fosse. Il a aménagé un creuset rectangulaire qui ressemble à un tombeau. Personne n’ose lui demander explication. Le soir arrive. Mohamed est dans sa chambre. Personne n’est au courant de ce qu’il attend. Sa femme Zahia, enceinte, mis ses pieds au seuil de la chambre. Elle se présente devant lui, tente de l’interroger. Mais un coup de barre en fer l’effondre. Il la jette dans la fosse. Sa petite fille de quatre ans vient la rejoindre, il ne tarde pas. Il lui assène un coup mortel et le deuxième cadavre dans la fosse. Ses deux enfants de cinq et six ans entendent un bruit, viennent chez lui et se retrouvent devant des coups de barre. Deux fillettes les suivent. Il leur assène des coups. Il met tout le monde dans la fosse. Son père entend des cris, sort de son domicile. Il tape la porte violemment. Mohamed lui ouvre. Les yeux dans les yeux. Mohamed lance la barre en fer en direction de son père qui dépasse les quatre-vingts ans. Le père recule, tourne et court comme un jeune d’une vingtaine d’années. Il ne s’arrête qu’une fois devant le poste de la gendarmerie Royale d’Ouled Fraje. Il les avise. Ils montent dans leurs jeeps. Le temps est précieux. Ils arrivent, frappent à la porte. Personne n’ouvre. Ils l’enfoncent avec force. Ils se trouvent devant Mohamed qui a poignardé sa poitrine. Il tentait de se suicider. Mais en vain. C’est horrible ce qu’ils ont vu, des cadavres en pêle-mêle dans la fosse. Seules deux petites filles qui sont encore en vie. El Mahdi, huit ans, lui aussi a été sauvé. Il était au moment du massacre encore au centre du village en train de vendre des cigarettes en détail.

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