Société

Le pluralisme arrive à s’imposer au sein de l’USFP

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À quelques jours de la tenue de son conseil national, prévu pour le 11 janvier, l’USFP reconnaît pour la première fois dans son histoire l’existence des courants politiques. À ce jour, trois plates-formes représentant trois courants politiques ont été rendues publiques. «L’événement suscité par la démission de Mohamed Elyazghi a incité les gens à débattre de l’avenir du parti et des problématiques qui le traversent», affirme Hassan Tarek, membre du conseil national. Toutefois, estime-t-il, «il est difficile de parler de courants». L’USFP, ajoute M. Tarek, «a toujours été traversé par des sensibilités et tendances qui ne se sont pas manifestées». Le parti les a reconnus lors de son 6ème congrès et approuvé le principe du travail selon le mode de courants. «Ce principe allait être mis en application à l’issue du 7ème congrès, mais il n’en a rien été», déplore-t-il. Aujourd’hui à quelques mois du 8ème congrès du parti, trois courants d’idées font surface. Il s’agit
des Nouveaux socialistes, de «Convergences 21» conduit par Nacer Hajji et Omar Balafrej, et du «Groupe 19» dont la figure de proue n’est autre que Jaouad Iraki, ancien député de Kénitra. Ce dernier est qualifié de «groupe de nostalgiques». Le premier courant, les Nouveaux socialistes, est le plus connu. «Les Nouveaux socialistes» est formé en majorité des membres du secrétariat national du parti. Contrairement à ce que pensent beaucoup de gens, l’ancien secrétaire d’Etat à la Jeunesse, Mohamed El Gahs, n’a aucun lien avec ce groupe, soutient une source bien informée du parti.
«Pour l’heure, ce ne sont que des tendances générales qui appellent au changement», estime Mohamed Benyahia, membre du conseil national. «Ce sont des tendances qui ne sont pas encore organisées et qui manquent de leader», ajoute-t-il. Opinion que partage Hassan Tarik qui considère que l’existence même de courants en tant que tels doit être soumise au débat. «Aucune de ces trois tendances ne dispose encore de structure organisationnelle. L’on ne peut pas non plus parler de représentativité d’un courant ou d’un autre, ni de sa légitimité. Le degré d’opposition de ces courants à la direction du parti et leur mode d’élections internes ne sont pas non plus définis», explique l’ancien SG de la Jeunesse USFP.
Selon Jamal Berraoui, analyste politique, l’apparition de courants au sein de l’USFP est désormais une réalité. «L’USFP accepte aujourd’hui des expressions de liberté. Ce qui est un premier pas vers la reconnaissance des courants politiques», soutient ce connaisseur des arcanes du parti. Les textes rendus publics par les trois tendances et qui ont été présentées comme plate-forme appellent trois remarques, selon le même analyste. Les trois plates-formes rejettent catégoriquement la personnalisation de la crise au sein du parti. «La tendance générale veut que la responsabilité soit collective», confirme M. Benyahia. Les trois textes revendiquent également «la mise à plat de toute la période historique du parti». Toutes les plates-formes revendiquent un congrès politique ouvert à tous les ittihadis. «Outre le rapport de la commission d’évaluation des élections qui devrait être adopté à la majorité, le conseil national optera, certainement, à la majorité également, pour un congrès ordinaire, ouvert à toutes les tendances ittihadies. Ceci devrait permettre de jeter les jalons d’un large front de gauche», souligne M. Benyahia. En dernier lieu, les trois textes font ressortir la nécessité d’une «organisation ouverte, démocratique et mobilisatrice». «C’est la seule alternative à l’absence de démocratie interne et à l’omniprésence du chef charismatique au sein du parti», tranche Hassan Tarik. L’USFP est en train de basculer d’«un parti à pensée unique vers un parti dans lequel coexistent une multitude de courants d’idées».

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