Société

«Le PND sera récompensé en septembre 2007»

© D.R

ALM : Votre organisation n’est pas très présente sur la scène nationale comme c’est le cas pour les autres jeunesses des partis. A quoi cela est-il dû ?
Rabi’e Majd Sellami : S’il est question de notre participation aux activités politiques nationales, je peux dire que nous sommes présents en force et à plusieurs niveaux. Dernièrement, nous avons été parmi les organisations de jeunesse qui ont signé la Charte de l’Institut national de la jeunesse et de la démocratie. Nous tenons également à prendre part à toutes les activités d’intérêt national. Récemment, nous avons pris part à des séminaires organisés par le NDI (National Democrate Institute) et l’association "Daba 2007". Peut-être que le problème proviendrait du peu d’intérêt dont bénéficie notre organisation de la part de la presse et des médias en général. Il est malheureux de constater qu’il y a une sorte de monopole exercé par des organisations de jeunesse qui se comptent sur le bout des doigts. Il faut ajouter à tout cela le fait que notre organisation commence à mieux s’implanter dans les universités à travers une structure indépendante dédiée uniquement aux étudiants.

On reproche aussi à votre parti le fait qu’il ne serait pas beaucoup porté sur le rajeunissement de ses cadres. Qu’en pensez-vous ?
Je considère que le fait de nous adresser de tels griefs est une preuve de notre vitalité et de notre rôle sur la scène politique nationale. Le Parti national démocrate fait partie du Maroc et procède avec la même cadence que la société en général. Nous épousons, en effet, la cadence de tout le pays. En plus, je ne partage pas l’avis des gens qui appellent à un rajeunissement presque forcé. La jeunesse peut être synonyme aussi de manque d’expérience et le rajeunissement ne doit pas se faire au détriment de la qualité de l’action politique. Il ne faut pas aussi que cette revendication du rajeunissement nous fasse oublier de grands politiques chevronnés qui ont tant donné aussi bien au PND que chez les autres partis politiques. De toutes les manières, le problème ne se pose pas avec une telle acuité au sein de notre parti et le secrétaire général nous encourage toujours pour aller de l’avant et prendre plus d’initiatives.

Et si on essayait de définir l’idéologie de votre parti ? Pourquoi êtes-vous considérés comme un "parti rural" ?
Nous ne pourrons occulter l’histoire de notre parti et les principes de base qui sont consignés dans ses statuts de base. Nous sommes marocains dotés du sens de la citoyenneté et nous sommes respectueux des valeurs sacrées du Maroc. Si on est perçus comme un parti rural, c’est tant mieux ! Cela veut tout simplement dire que nous avions été des précurseurs quand nous avions attiré l’attention sur les souffrances des populations du monde rural. On s’aperçoit aujourd’hui de la justesse et de la pertinence de notre évaluation de la situation. Nous n’avons pas attendu des décennies pour montrer du doigt l’exode rural et les répercussions de la détérioration de la situation dans les campagnes sur le Maroc en général. Aujourd’hui également, on a fini par s’apercevoir qu’on ne peut plus continuer à entretenir cette coexistence entre des cultures vivrières et des cultures "bourgeoises". En ce sens, nous ne faisons qu’accompagner l’évolution et de la société et de l’économie du pays.

On constate également que votre parti semble un peu perdu dans ses nouveaux habits de parti d’opposition. Qu’en pensez-vous ?
Le fait que nous soyons aujourd’hui dans l’opposition ne change rien pour nous. Que nous soyons dans l’opposition ou au gouvernement, notre objectif demeure le même : faire avancer les choses dans notre pays. Quand nous faisons de l’opposition, nous ne le faisons pas pour le simple objectif de dire "Non". Nous ne sommes pas des adeptes de l’opposition nihiliste ou destructrice. Quand le gouvernement entreprend une action que nous jugeons positive, nous l’applaudissons et le soutenons. C’est pour dire que l’opposition n’entame en rien nos principes et notre idéologie. Est-il besoin de rappeler, dans ce contexte, que l’âge d’or du tourisme marocain était celui où deux de nos leaders, Moussa Saâdi et Abdallah Kadiri, étaient ministres du tourisme ? A cette époque, on n’entendait presque pas parler de la Tunisie ! Et pourtant, à cette même époque, nous étions également un parti rural comme se plaisent à nous qualifier nos rivaux politiques.

Comment appréhendez-vous les échéances électorales de 2007 ?
Sa Majesté le Roi Mohammed VI nous a donné de nouveaux espoirs et la justice y a participé pour beaucoup. Il y a des indices et des signaux qui renseignent sur la réelle volonté de l’Etat à ce que les prochaines élections soient un précédent dans l’histoire du Maroc pour ce qui est de l’honnêteté et de la crédibilité. Les citoyens auront le libre choix et cette liberté n’est possible qu’avec les conditions qui la préservent. Comme tout le monde le sait, il y a eu des poursuites judiciaires contre des élus et la justice a tranché en toute indépendance. Par la suite, le conseil constitutionnel a rempli son rôle comme dans toutes les démocraties. On est sur une voie qui nous rapproche des normes en vigueur dans les Etats de droit. Il y a progression et il faut garder espoir. Pour ce qui est de notre parti et ses chances lors des prochaines élections, le PND sera récompensé pour ce qu’il représente et pour ce qu’il fait.

Votre parti pourrait-il s’allier au PJD à l’occasion de ces élections ou à l’issue de ces dernières ?
En tant que président d’une organisation de jeunesse, je ne peux m’exprimer sur un tel sujet. Toutefois, je dirai qu’on peut s’allier à tous les partis qui aiment vraiment ce pays et qui en respectent les valeurs sacrées. Le Maroc est une véritable mosaïque avec ses diversités linguistiques, ses traditions et ses composantes sociales. Un tel pays a besoin d’un homme qui fédère et Sa Majesté le Roi est la seule personne qui en est capable. Il est le garant des libertés et de la stabilité. C’est ce qui compte pour moi.

Qu’en sera-t-il de la prochaine carte politique de la région de Taza que vous connaissez bien ?
La carte politique dans cette région sera chamboulée et notamment après les derniers procès impliquant six élus parlementaires. Cela influera sûrement sur les attitudes et des électeurs et des candidats. Dans cette région, notre parti aura un rôle à jouer et je pense que les grands partis, y compris le PJD, y seront favorisés comme à l’accoutumée.

… et la gauche dans tout cela ?
Au Maroc, les citoyens ne votent pas pour les partis politiques ou les programmes électoraux. Ils s’intéressent d’abord à la personne des candidats. En plus, l’expérience a démontré que les partis de gauche n’ont pas réussi à mobiliser les citoyens, qu’il s’agisse de l’USFP ou des autres formations politiques.

Rabi’e Majd Sellami sur les pas de son père

Rabi’e Majd Sellami est né le 22 avril 1974 à Taza d’un père figure de proue du PND dans la région du Nord et plusieurs fois parlementaire sous les couleurs du même parti. Le fils affirme se trouver quelque part en famille au sein du PND dont il a intégré les structures de la jeunesse depuis bien des années. Après des études de droit, il exerce en tant qu’avocat au barreau de Taza. Ses obligations partisanes l’amènent à de fréquents déplacements entre sa ville et la capitale politique du pays.
Au dernier congrès de l’organisation de la jeunesse démocratique, Rabi’e Majd Sellami a vu la consécration de ses efforts puisqu’il a été élu à la présidence. Ils convient de rappeler qu’il a été candidat malheureux à Taza lors des élections législatives de septembre 2002. Rabi’e Majd Sellami est marié et père de deux enfants.

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