Société

Le polisario dans l’oeil du cyclone

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Le polisario multiplie les stratagèmes pour séduire les Etats-unis. Son représentant aux Nations Unies, Ahmed Boukhari, est même sorti de sa réserve pour faire un faux-pas. Il s’est opposé à la nomination du Péruvien Alvaro de Soto comme successeur de James Baker. Il exige un Américain. «Seul un Américain se fera respecter par le Maroc », explique Ahmed Boukhari. A ses yeux, « l’Europe est diplomatiquement absente du conflit : elle est victime du veto des Français qui soutiennent le Maroc». La déclaration du représentant du polisario date de lundi dernier. Elle intervient cinq jours après la lettre obséquieuse adressée par le patron du polisario au président des Etats-Unis. Dans cette lettre où il proteste contre le statut d’allié majeur non-Otan, accordé par les USA au Maroc, Mohamed Abdelaziz félicite le président américain pour le projet du Grand Moyen-Orient. Il ajoute que lui et les siens sont enthousiastes à l’idée d’y adhérer.
Et justement, dans le projet du Grand Moyen-Orient, le polisario est cité. Mais pas de la façon dont l’aurait souhaité le chef du polisario. Au moment où les responsables polisariens multiplient les gestes d’allégeance envers les Américains, ces derniers préparent le volet sécuritaire du Grand Moyen-Orient. Il a été défendu par George W. Bush lors de la dernière réunion du G8. Un haut responsable des forces armées américaines en Europe, le général Jim Jones, en a révélé la teneur. Le Pentagone appuie la traque engagée contre les terroristes dans le Sahel, en fournissant conseils, formation et renseignements aux Etats de la région. La presse américaine n’a pas tardé à baptiser ce vaste territoire, s’étendant de la Corne de l’Afrique à la côte atlantique du Sahara par le nom de «nouvel Afghanistan». Des combattants liés au réseau Al-Qaïda ont trouvé refuge dans les milliers de kms du Sahara. Washington entend faire le ménage dans cette région. Elle a lancé le plan «Pan-Sahel» en 2002. Le budget de ce plan, fixé initialement à 7 millions de dollars, devrait être porté à 125 millions de dollars sur 5 ans, selon le quotidien New York Times.
Un endroit est particulièrement propice aux déplacements des terroristes : les camps où sont établis les 10 000 combattants armés du polisario. Les terroristes s’y approvisionnent en nourriture, carburant et armes. C’est parmi eux que les terroristes d’Al Qaïda trouvent des armes (RPG 7, FMPK, kalachnikovs, mortiers, scanners et téléphones satellitaires Thuraya) qui dépassent les capacités de certains pays de l’Afrique subsaharienne. Leurs marchands ont une double casquette : indépendantistes le jour, trafiquants la nuit. L’un d’eux a été condamné à 5 ans de prison ferme le mardi 13 avril par la cour pénale de Zouirat, une ville située au nord de la Mauritanie.
Et ce n’est que la moindre des preuves accablantes de l’implication du polisario dans l’approvisionnement des terroristes. Cette donne, qui nuit beaucoup à la propagande du polisario, va sans doute changer. Les Américains oeuvrent pour un Sahara stable. Et pour y arriver, il faudrait bien se résoudre à démanteler la plate-forme de tous les trafics : là où loge le polisario.

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