Société

Le Polisario, terreau du terrorisme

© D.R

Il fallait s’y attendre. Le Sahara est instable. C’est un immense terreau pour les contrebandiers. Une niche de hors-la-loi. Un refuge de rêve pour les terroristes.
Les milliers de kilomètres du Sahara facilitent leur mouvement. Des réseaux florissants leur fournissent la nourriture, l’eau, mais aussi les armes, les véhicules et le carburant. Au centre de tous les trafics, le polisario. La présence sur le sol algérien, à la croisée des frontières du Maroc, de la Mauritanie et du Mali, “de plus de 10 000 combattant armés du polisario“, génère un “trafic d’armes“, précise une dépêche de l’Agence Associated Press (AP). Qui peut empêcher ce trafic ?
Le polisario n’est pas un Etat structuré, mais un groupement de personnes qui font feu de tout bois. Leurs intérêts personnels sont servis au mieux par la prétendue “cause“ qu’ils défendent et le commerce juteux d’armes qui l’accompagne. Les Etats occidentaux commencent à s’inquiéter très sérieusement que des terroristes de tous bords se ressourcent dans le Sahara. Leurs services secrets, ajoute la dépêche de l’AP, ont établi que “plusieurs centaines de combattants maghrébins d’Al-Qaïda (le chiffre de 500 à 600 est régulièrement avancé) se sont déployés dans le Maghreb sur instruction de Ben Laden, notamment en Algérie et en Mauritanie, après les bombardements américains sur l’Afghanistan en 2001“.
Les groupes salafistes également. Dans les 300 000 km carrés, les groupes salafistes et membres d’Al Qaïda ont à portée de main tout le matériel nécessaire pour perpétrer des coups à l’intérieur des pays ou dans les zones où ils se réfugient. A preuve, l’annulation en mi-janvier de l’étape du Mali du rallye Dakar 2004. Motif : “risque d’attentat terroriste“, signalé par les services de renseignements français. En février 2003, l’enlèvement de 32 touristes européens par le groupe algérien salafiste pour la prédication et le combat (GSPC) a fait la Une des journaux dans le monde. L’impuissance des autorités algériennes et des pays occidentaux qui les ont assistés à les rattraper est significative de l’aisance des déplacements des terroristes dans ces régions.
Comment sécuriser des milliers de kilomètres de frontières ? A quoi bon d’ailleurs y investir les hommes et les moyens? Puisque la clef de voûte de tous ces trafics a pour nom le Polisario. Il dispose d’armements lourds et légers qui obéissent à des circuits sibyllins. Ils proviennent de plusieurs régions du monde : Chine, Ex-URSS, pays occidentaux. Comment suivre la trace d’armes, fabriqués dans tant de régions différentes ? Leur dispersion n’en est que plus facile. Sa Majesté le Roi Mohammed VI avait à cet égard attiré l’attention, lors du premier sommet euro-maghrébin de Tunis, sur le fait que le problème du conflit du Sahara “constitue un terreau fertile pour le terrorisme“.
Cette affirmation n’a pas encore trouvé un écho favorable chez ceux qui subissent le terrorisme, sans vouloir en sectionner le nerf. En janvier, l’armée algérienne a saisi, dans le Sud, une vingtaine de lance-roquettes, de mortiers et 200 kalachnikovs. Elle mène un combat contre des groupes, dont le GSPC, tout en continuant à s’aveugler la provenance des armes. Paris et Washington ont établi, selon la dépêche de l’AP, l’affiliation de ce groupe avec Al Qaïda. Paris protège ses intérêts en repérant par satellite les mouvements frontaliers suspects. Le président américain George W. Bush a proposé, de son côté, de “renforcer sa coopération policière avec les six pays frontaliers de la zone saharienne et devrait finaliser cette année l’installation d’une base militaire d’écoutes dans le Sud algérien“. Ces mesures demeurent toutefois insuffisantes, tant que le p!olisario est là.
L’Algérie qui a semé les Polisariens récolte le bruit de leurs armes. Les frontières du Sahara sont perméables. Elles l’ont toujours été tout au long de l’Histoire. Les populations qui s’y déplacent sont nomades. Il sera difficile de les sédentariser.
L’une des mesures réalistes contre le développement du commerce des armes dans le Sahara passe par la dissolution du Polisario. Le nombre de terroristes ne peut qu’en diminuer.

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