Société

Le prêcheur et sa conscience

À Monsieur le directeur du quotidien «Aujourd’hui le Maroc»
Dans votre édition numéro 333, vous avez affiché, en première page, une grande photo de mon fils Hassan Kettani, avec un titre provocateur et sans justification «Le prêcheur diabolique». à cette photo, est joint un condensé de toutes les accusations que M.Noureddine Jouhari, auteur de l’article «Les prêches du sang» publié en quatrième page, porte contre mon fils : Guide de la Salafia Jihadiya, incitation à la violence, prêches enflammées et fatwas incendiaires… etc.
L’auteur de l’article conclut que mon fils fait l’apologie du terrorisme, et qu’il détient cette orientation de son père défunt. Je me permets, avant de répondre à ces différentes accusations volontairement incendiaires, d’attirer l’attention de l’auteur qu’il s’est substitué aux autorités judiciaires qui n’ont pas encore dit leur mot, pour prononcer des jugements qui sont sans fondement.
1. Mon fils n’est pas le guide de la Salafia Jihadia, il l’a déclaré à maintes reprises aussi bien dans ses prêches que dans différents articles ou interviews publiques dans certains journaux. Il n’a aucune relation avec une Association ou Organisation qui porterait ce nom.
Il est tout simplement un «Salafi» comme tous les Marocains musulmans. Malheureusement, certains journalistes non spécialistes de la question et mal informés confondent aussi bien les termes que les sens des choses, et c’est de là que vient malheureusement le problème.
2. Mon fils qui a une formation religieuse profonde, jointe à sa formation supérieure en gestion des entreprises, sait que l’Islam n’est pas une religion de violence, et c’est pour cela que dans toutes ses interventions, conférences, cours, articles, interviews, il refusait toute forme de violence. Malheureusement, dans certaines interviews demandées avec insistance par certains journaux, ses déclarations et sa pensée ont été déformées volontairement ou par ignorance du domaine.
3. Quant à la fatwa qui concerne tous ceux qui ont participé à la cérémonie de la cathédrale à Rabat, il n’en a jamais été l’instigateur. Il n’a été que l’un de ses cosignataires. Mais depuis, quand le fait d’exprimer un point de vue par une signature est considéré comme un crime ou un délit méritant une sanction, au moment où la presse ne cesse de défendre la liberté d’expression?
Ceci est d’autant plus valable que, contrairement à ce que l’auteur a prétendu, cette fatwa n’a excommunié personne, n’a accusé personne d’apostasie. Et si l’auteur se donne la peine de la relire, il constatera qu’elle ne fait pas l’apologie du terrorisme ni l’éloge de la nébuleuse Ben Laden comme il le prétend. Je suis étonnée par la conclusion de M. Jouhari qui, après avoir écrit en affiche que mon fils était un prêcheur diabolique, se ravise en se défendant de « toute tentative de diaboliser» Hassan Kettani. Il y a de quoi penser que l’auteur a eu une crise de conscience et qu’il s’est rendu compte, après ses différentes diffamations, qu’il était dans l’erreur. Et les différentes questions qu’il s’est posées à la fin de son article sur le docteur El Khatib, sur la famille Kettani montre qu’effectivement, dans la recherche de la vérité, il a perdu ses repères. J’étais sur le point de m’apitoyer sur son sort si je n’avais pas lu la dernière phrase de son article où il déclarait allègrement et sans honte que mon fils prônait le meurtre. Encore une fois, une accusation sans valeur. Je vous prie de publier cet article, avec la photo, en lieu et place de l’article accusateur.

• Nouzha Kettani,
Mère de Hassan Kettani (Rabat le 5/3/2003)

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