Société

Le purgatoire

L’UC n’a pas fini de ruminer sa débâcle aux législatives du 27 septembre. Le parti disposait de 50 sièges dans la dernière Chambre. Il n’en a plus que 16 dans l’actuelle. Un véritable laminage. Qu’est ce qui s’est passé pour que l’UC en arrive à cette situation d’échec électoral ? En fait des signes avant-coureurs, lors des préparatifs des élections et pendant la campagne électorale, ont montré un certain malaise au sein du parti. Celui-ci était quasiment absent de la scène et son discours presque inaudible. Les candidats du cheval (symbole de l’UC) étaient moins visibles sur le terrain. Un silence qui en disait long sur l’état de santé du parti. Ce qui devait arriver arriva: l’ensemble des membres du Bureau politique de l’UC ont subi une déconvenue : Messioui, Firdaous, Labsir et autres M’Hamedi… Une bérézina : Tout s’est passé comme si l’UC avait perdu ses repères et qu’il ne savait plus sur quel “poutre politique“s’appuyer pour continuer sa marche. Apparemment, les cinq années passées de l’autre côté de la barrière lui furent éprouvantes pour ne pas dire plus. Au lieu que cette expérience lui sert de stimulant pour se refaire une nouvelle santé dans une perspective de reconquête du pouvoir, l’opposition a, semble-t-il, précipité sa descente aux enfers.
En fait, l’échec de l’UC, prévisible, trouve son origine dans un faisceau de facteurs : d’abord la présidence tournante suite au décès le 1er novembre 1996 du président-fondateur Maâti Bouabid. Cette formule, inédite dans les annales politiques, a fait perdre un temps considérable à un parti qui avait normalement besoin de ressouder ses rangs autour d’un nouveau chef charismatique. Tous les dirigeants du parti ont trouvé leur compte dans cette combinaison du moment qu’elle leur a permis de ne pas trancher en pétrifiant les problèmes au lieu de les régler. À l’époque, ils étaient tout contents de se relayer sur la présidence et surtout de ne pas désigner un successeur. En un mot, l’UC a vécu au passé sur l’héritage Bouabid sans le réactualiser et le renouveler.
Les querelles de personnes ensuite. Presque une seconde nature à l’UC, les dirigeants passent leur temps à se neutraliser et à se tirer dans les pattes. Ils se montrent très durs entre eux là où ils sont censés travailler ensemble pour le parti. Cette situation a rejailli sur les structures du parti et de son action. Et ces déchirements récurrents ont fini par brouiller l’image du parti auprès aussi bien des militants que de l’opinion publique.
Défaut de rajeunissement des cadres du parti, enfin. Pour que l’UC soit attrayante et se pose en véritable parti libéral, il fallait qu’il injecte une bonne dose de sang nouveau dans ses circuits. Pour cela, il était nécessaire d’assainir au préalable les rangs et se débarrasser de certaines brebis galeuses qui agissaient comme un repoussoir et un frein rédhibitoire devant l’arrivée de nouvelles recrues.
Pour se ressaisir et tirer les leçons qui s’imposent de sa défaite, l’UC n’a qu’une seule chose à faire dans l’immédiat : convoquer rapidement son congrès avec comme objectif de renouveler les instances du parti et d’élire un nouveau leader capable de redonner à l’UC son prestige d’antan. Pour cela, l’UC ne saura cette fois-ci faire l’économie de décisions douloureuses. Courageuses aussi. C’est le seul et unique moyen pour que l’UC ne précipite pas sa mise au tombeau politique.

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