A travers cette étude, il s’agira de revoir l’état actuel de l’iodation du sel au Maroc, d’examiner les données de la production nationale de sel iodé et la capacité de l’industrie du sel à ioder.
L’Unicef avec l’appui du ministère de la santé lancera prochainement une étude d’évaluation de l’industrie du sel afin de mieux comprendre les marchés du sel et augmenter la qualité du sel iodé au Maroc. L’élaboration de cette étude s’explique pour deux raisons essentielles. Tout d’abord, la production du sel au Maroc est marquée par un secteur informel très développé et mal contrôlé et une mise en vente de sel en vrac et non iodé. La seconde raison a trait à la santé publique. A travers cette étude, il s’agira de revoir l’état actuel de l’iodation du sel au Maroc, d’examiner les données de la production nationale de sel iodé et la capacité de l’industrie du sel à ioder.
En outre, il sera question de contrôler la capacité du système des aliments à analyser dans le sel iodé. Des visites sur le terrain dans les différentes régions seront réalisées pour évaluer l’industrie du sel. Au final, un rapport sera alors établi comportant plusieurs recommandations en vue de renforcer notamment la capacité locale de contrôle de la qualité de sel grâce à la mise en place d’équipes d’inspection locales. Une carence en iode peut avoir des répercussions importantes sur la santé. Une enquête nationale réalisée par le ministère de la santé avait montré qu’en moyenne 22% des enfants âgés entre 6 et 12 ans ont un goitre en moyenne. Dans certaines régions endémiques, ce pourcentage augmente à 77,4%. Cette enquête avait aussi révélé que 63% des enfants ont une iodurée inférieure à la normale. Au Maroc, la carence iodée est très sévère dans les poches enclavées de l’existence de chaînes montagneuses où l’existence de goitres très volumineux est devenue une réalité habituelle chez la population. En plus des conséquences sur la santé, aussi bien chez le nouveau-né que chez l’adulte, la carence en iode engendre une perte économique au pays et aux individus.
Une étude sur l’impact économique de la carence en iode au Maroc a montré que celle-ci coûte au Maroc 1,48% du PIB en termes de perte de productivité, de mortalité infantile, de déperditions scolaires et de prise en charge des handicaps mentaux et moteurs légers et sévères. Ce qui correspond à 3,7 milliards de dirhams perdus chaque année. Il est important de signaler que le ministère de la santé et l’Office national de sécurité sanitaire des produits alimentaires (ONSSA) ont mis en place des normes et procédures d’iodation du sel. Entre 2016-2017, l’ONSSA a effectué des missions de supervision et de vérification auprès des unités de production.