Société

Le Sommet de tous les espoirs

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Décisif. Tel est le qualificatif qui revient sur toutes les langues pour décrire le Sommet arabe, qui se tient à partir de demain mardi, en fin de matinée, à Alger. Un sommet de tous les espoirs et qui représente une des rares occasions pour un monde arabe écartelé de resserrer un tant soit peu ses rangs. 17ème du genre, le sommet, auquel est attendue la grande majorité des Souverains et chefs d’Etat arabes, intervient à un moment où l’image du monde est des plus ternis, ses positions antagonistes et ses peuples plus appauvris que jamais. Il marquera, d’après le ministre marocain des Affaires étrangères, Mohamed Benaïssa, présent depuis samedi dernier à Alger, «un nouveau départ pour la relance de l’action arabe commune». A l’ordre du jour, le conflit israélo-arabe, qui voit se dessiner un tournant pour la paix, mais aussi le Proche-Orient dans sa dimension globale, intégrant Syrie, Liban et le dossier de l’Irak. Les questions du Darfour et de la Somalie, le monde arabe et l’Afrique ou encore la représentation du monde arabe au sein d’un conseil de sécurité seront aussi de mise. Egalement au programme, la mise en place du futur parlement arabe, au pouvoir consultatif, et la modification des mécanismes de vote au sein de la Ligue arabe. Inchangé depuis 60 ans et jusqu’ici consensuel, le vote serait désormais à la majorité simple et à la majorité des deux tiers, selon qu’il s’agisse des questions de fond ou de questions de procédures. Il s’agira également d’étudier les propositions avancées par le Conseil économique et social arabe pour relancer la coopération économique et hâter la concrétisation de la zone de libre-échange arabe, dont la mise en place avait été ratifiée par quelques 17 pays arabes. Une urgence que confirme l’état de l’économie arabe dans son ensemble. Comptant 25 % de chômeurs, 70 millions d’analphabètes, le monde arabe enregistre un PIB global de 700 milliards de dollars mais un PIB par habitant inférieur à 2000 dollars.
Tout aussi paradoxaux, les échanges inter-arabes ne dépassent pas le seuil des 9%, alors que le volume des capitaux arabes, placés à l’étranger, «sont estimés à 1200 milliards de dollars». Le volet économique et social constitue d’ailleurs un des points sur lesquels le Maroc compte bien insister. Le Maroc qui sera représenté par SM Mohammed VI. Une participation marocaine annoncée depuis le 15 février dernier, date de l’audience accordée par le Souverain à Abdelkader Bensalah, président du Sénat algérien. Première visite de SM le Roi à Alger, cette visite est également la première depuis 1991, date où feu SM Hassan II s’était rendu à Alger à l’occasion d’un précédent Sommet de la Ligue arabe. L’importance de cette visite n’est plus à démontrer pour les deux pays. D’autant que cela fait longtemps que les rapports, à cause notamment de l’acharnement d’Alger à soutenir, moralement, politiquement, financièrement et militairement, la bande à Mohamed Abdelaziz, sont toujours dans l’impasse entre deux nations que tout devait réunir.  Par sa décision de prendre part à cet événement, SM Mohammed VI marque la volonté du Maroc de dépasser les questions en souffrance entre nous et nos voisins. Une initiative qui donne la suite à celle, prise unilatéralement par le Maroc, d’ouvrir ses frontières aux ressortissants algériens désireux de se rendre au Maroc. Accueillie avec sérénité de la part du Maroc, la non-réciprocité des autorités algériennes n’en a pas moins démontré une réticence à aller de l’avant de la part de nos voisins.
Mais à la logique de bras de fer, celle du pragmatisme s’impose de jour en jour. En témoignent les quelques signes de réchauffement qui planent à l’horizon. A commencer par la nouvelle desserte aérienne entre Casablanca et Oran inaugurée début février. Autre signal, la visite effectuée récemment par une délégation du patronat algérien à Rabat afin d’étudier les moyens d’augmenter le volume des échanges commerciaux  entre les deux pays et qui ne dépassent guère les 140 millions de dollars.
Intervenant dans ce contexte, la participation du Souverain au Sommet d’Alger sera marquée par un entretien en tête-à-tête prévu entre SM Mohammed VI et le président algérien Bouteflika, avait annoncé le ministre algérien des Affaires étrangères, Abdelaziz Belkhadem.Le sommet arabe constituera dans ce sens une occasion pour les chefs d’Etat du Maghreb de relancer l’UMA, dont les premiers jalons avaient été posés en Algérie, en marge du Sommet arabe de 1988. C’était il y a 17 ans.

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