Société

Le sursaut des juges de travail

Les 400 inspecteurs de travail, dont dispose le Maroc, n’y peuvent plus. Aujourd’hui, plus que jamais, ils décident de passer à l ‘action. Mais, en tant que juges dans leur domaine, ils sont convaincus qu’ils n’ont pas le droit de commettre «l’erreur du parti-pris», ou du recours aux modes de contestation classique et dérangeante. Pour l’Association marocaine des inspecteurs du travail, le temps est grave ; et ce, d’autant plus que l’espoir ne pointe guère à l’horizon. Pourtant, les autorités de tutelle sont les premières à savoir à quel point, ces derniers participent à la régulation et la préservation de la paix sociale.
Selon des sources fiables, les inspecteurs de travail arrivent, annuellement, à résoudre, au bas mot, une moyenne de 1000 conflits de travail. Des sacrifices consentis dans un environnement d’ingratitude. Car, hormis quelques initiatives gouvernementales sans suite, l’inspection de travail n’offre plus les possibilités d’avenir, ni pour les professionnels du secteur, ni pour les décideurs économiques et socio-politiques. Certains inspecteurs de travail sont allés jusqu’à recouvrir aux syndicats. Une démarche non interdite par la loi mais qui pourrait porter préjudice au rôle d’arbitrage confié, généralement aux inspecteurs. Une démarche qui ne trouve pas d’écho auprès des entrepreneurs, et se heurte à l’indifférence du patronat : la CGEM. Pour remédier à cette situation, l’association a organisé, le 2 mars, à Rabat, une journée d’étude sur «L’inspection du travail et les perspectives d’avenir». A l’issue de cette journée, les participants ont appelé à la promotion du corps de l’inspection du travail, en vue de lui permettre d’accomplir les tâches traditionnelles confiées aux inspecteurs de travail et reconnaître leur rôle en tant que vecteur de développement économique et social .
Mais pour ce faire, ils ont demandé que leur unité soit préservée et une cohésion et homogénéité de leur corps, loin de toute ingérence «étrangère» administrative et de chevauchement dans leurs compétences. Dans le même ordre, ils ont revendiqué l’adoption du statut particulier du personnel de l’inspection du travail et exprimé leur volonté d’observer une journée de protestation, à l’échelon national, pour faire aboutir leurs doléances.
En outre, ils ont insisté sur la nécessité d’insérer dans le Code de travail, qui fera l’objet de débats au Parlement, des textes qui participent à la révision de l’arsenal juridique relatif au travail, en vue de l’adapter à la réalité contemporaine et aux progrès survenus dans les domaines industriel et technologique. Ces textes doivent doter l’inspection du travail de moyens à même de lui permettre la garantie de la mise en application des dispositions de la loi. Aussi, face à l’attitude officielle qui préconise la compression progressive du nombre du personnel agissant dans ce domaine, l’Association fait part de la nécessité de créer de nouveaux postes budgétaires pour pallier le déficit accusé dans ce domaine et consolider l’effectif de l’inspection du travail. Il y va de la modernisation du domaine économique et de la préservation de la paix sociale.

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