Société

Le Wahhabisme autorisé à s’installer dans le préside occupé

La vision intégriste wahhabite de l’Islam veut s’installer officiellement à Sebta. La « Communauté islamique Suhail » vient d’ouvrir une section dans cette ville marocaine sous occupation espagnole. Cette organisation dont le siège central se trouve à Fuengirola en Espagne et qui est connue par sa totale adhésion aux principes intégristes de l’idéologie wahhabite a décidé d’aller à la conquête d’une ville jusque-là épargnée par le phénomène dangereux de la multiplication des centres islamiques.
Un phénomène qui se trouve à l’origine de l’apparition des groupuscules extrémistes en Europe. «Ces centres commencent à entrer dans une sorte de compétition pour attirer plus de «clientèle» et finissent par s’engager dans une surenchère qui donne le plus souvent naissance à des fatwas extrémistes», explique un spécialiste des groupuscules islamistes en Europe.
Sebta se trouve aujourd’hui confrontée à ce risque. Car, même si elle est sous occupation espagnole, elle a toujours su préserver une relation religieuse légitime avec le Maroc. Les imams, les adouls et toutes les affaires religieuses se trouvent supervisés par le ministère marocain des Habous et des Affaires islamiques. Le rite malékite est le courant adopté par les habitants musulmans de la ville dont la majorité est marocaine. La fatwa, ils vont à sa recherche chez les imams agréés par les autorités marocaines compétentes et qui exercent le prêche dans les mosquées du préside.
Or, il se trouve que le nouveau centre qui ouvrira bientôt ses portes annonce d’ores et déjà son intention de s’occuper de la fatwa, de l’établissement des actes adoulaires de mariage et de répartition de l’héritage ainsi que de la formation de nouveaux imams et prêcheurs…Une initiative très dangereuse, selon un observateur. Car, elle constitue la première étape dans la déstabilisation de l’équilibre politique et religieux de la ville qui est restée jusqu’à maintenant un rempart contre l’idéologie takfiriste grâce notamment à son attachement au rite malékite.
En plus, le centre en question est dirigé par un imam égyptien qui s’est fait connaître pour ses idées extrémistes. En 2004, Mohamed Kamal Mustapha fut condamné à 16 mois de prison ferme pour avoir publié un livre dans lequel il appelait les hommes à battre leurs femmes tout en leur expliquant comment le faire d’une manière licite.
Il conseillait l’usage d’un bâton mince pour frapper sur les mains et les pieds… Toutefois, sa peine a été commuée à 22 jours seulement à condition qu’il suive des cours sur les droits de l’Homme et sur la Constitution espagnole. Aujourd’hui, à croire que la rédemption de ce pénitent ait été totale, on ne comprend pas pourquoi les autorités de la ville occupée lui donnent un chèque en blanc dans un domaine extrêmement sensible.
À moins que le «deal» de sa libération englobait aussi une militance anti-marocaine qu’il devait mettre en œuvre dans ce préside. La ficelle est un peu grosse et le candidat instable et peu crédible.

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