En 2025, la moitié de la population mondiale vivra dans des zones à risques. L’Amérique centrale sera confrontée à des tempêtes, l’Asie, aux inondations. L’Afrique, aux sécheresses. Ces calamites naturelles se produiront beaucoup plus souvent que par le passé, a indiqué le Conseil mondial de l’Eau, pendant le forum de Kyoto. Face aux désastres qui menacent, il est possible d’agir, notamment parce que les scientifiques «disposent de meilleurs instruments pour prévoir le temps, pour savoir si le prochain trimestre sera plus sec ou humide qu’habituellement», a indiqué William Cosgrove, vice-président du Conseil mondial de l’Eau.
Mais ces informations doivent parvenir aux premiers concernés : les États, régions et villages à risque. M. Cosgrove a cité le cas du Mozambique, où après deux années d’inondations tragiques en 2000 et 2001, le gouvernement a mis en place un centre de prévention avec l’aide de la Croix Rouge internationale. Parfois, il suffit de moyens de communication très simples: ainsi en Amérique centrale, une expérience a vu des villages en amont prévenir ceux en aval par radio de l’arrivée de fortes pluies, a souligné M. Cosgrove. Mais «l’assistance de la Croix Rouge représente peu de choses par rapport aux besoins énormes des pays», a estimé Dr Rajendra Pachauri, responsable du Panel intergouvernemental sur les changements climatiques. «Beaucoup essaient de se préparer seuls mais il faut des infrastructures (des agences météorologiques, des centres de prévention). Les organisations internationales doivent être plus actives. Il y a une dimension morale dans cela» car les pays du Nord sont responsables des changements climatiques dont souffrent les pays du Sud, a-t-il noté. En France, des expérimentations sont menées sur des variétés d’arbres fruitiers qui poussent dans la vallée du Rhone mais pourront, dans un avenir proche être, plantées plus au nord. Mais en Europe aussi, il faut préparer les gens : «Aux Pays-Bas, les gens qui vivent dans les polders n’acceptent pas l’idée d’inondations car il y a les digues» mais avec l’élévation mondial du niveau de la mer, il faut qu’ils s’y préparent, a souligné M. Bergkamp.