Société

Les Cheminots dans la tourmente

Dans une première au Maroc, le Bureau exécutif de la Confédération démocratique du travail vient d’annuler des congressistes dans leur champ d’action sous prétexte qu ‘ils avaient failli à leur devoir en s’abstenant à répondre à l’appel de la grève.
Le IVème congrès du Syndicat national des cheminots de la CDT, qui s’est déroulé le 22 juillet 2002, au siège national de la centrale devrait connaître la participation de 214 personnes, mais il s’est tenu avec 109 congressistes seulement.
43 personnes appartenant à l’USFP ont décidé, à dernière minute, de boycotter les travaux du congrès en guise de ripostes aux irrégularités et transgressions du règlement intérieur du Syndicat.
Dans une déclaration adressée à l’opinion publique, les 43 membres précités ont fait état des critères abusifs qui ont prévalu dans la préparation du Congrès, notamment en limitant la représentativité des cheminots à 1 /15 pour éliminer le plus grand nombre de cadres, ensuite en excluant les retraités de la liste des congressistes, bien que le secrétaire général de la centrale fait partie de cette catégorie d’âge.
Pour boucler la boucle, il a été imposé aux congressistes de montrer qu’ils avaient bel et bien observé la grève du 28 juin à laquelle a appelé la centrale, notamment en présentant leur bulletin de paie. Un critère qui n’a jamais été adopté auparavant et qui n’a pas été respecté par la direction syndicale, puisque certaines personnes se sont arrangées pour se proclamer en congés le jour de la grève. Car, si l’on se tient à certaines sources syndicales fiables, l’on peut dire que le nombre de grévistes en ce 28 juin était largement de ceux observés dans les mouvements de débrayage précédents.
L’histoire de l’ONCF est là, disent-t-ils, pour témoigner de leurs sacrifices et abnégation. Bien avant la CDT, ceux là même que l’on éjecte pour des raisons d’âge, avaient en juillet 1963 entamé l’une des grèves les plus dures de l’histoire syndicale du Maroc.
En 1972, ces syndicalistes ont défié la politique du pain prônée par l’UMT, leur centrale à l’époque pour déclencher une grève illimitée, de la fin du mois de décembre à janvier 1973. Lors de ce débrayage, les autorités publiques ont fait appel à des briseurs de grèves, de l’extérieur des cheminots.
En ce qui concerne leur action au sein de la CDT, soit depuis la création du Syndicat national des travailleurs des Chemins de fer juillet 1978, il y a lieu de rappeler les grèves du 30 mars 1979, de juin 1981 et des années 1992 -1993–1994 et 1994. Sans oublier celle de 1995 qui n’a pas été appréciée par Noubir Amaoui.
Et de conclure que toutes les manoeuvres orchestrées par le secrétaire général de la CDT ne sont que traduire à la lettre la conception du le Congrès national ittihadi en ce qui concerne l’action syndicale. Une conception qui fait de l’hégémonie politique une donne fondamentale du champ politique.

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