Société

Les discriminations au centre des travaux de la première journée

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Les discriminations dont les jeunes Marocains du monde se sentent victimes ont été, lundi, au centre des travaux du premier Forum des jeunes Marocains du monde, ouvert en début de journée à Ifrane. Au cours de la séance introductive aux débats, Catherine Withol de Wenden, directrice de recherche au CERI en France, a fait état d’une série de pratiques discriminatoires, notamment policières, dont sont victimes les jeunes immigrés en Europe. Dans les pays où ils résident, la majorité écrasante des Marocains demandent à être considérés comme des citoyens à part entière tout en s’attachant à leur nationalité d’origine. Ils refusent de sacrifier leur identité marocaine (langue, religion…), ce qui est exploité dans certains cas par l’extrême droite qui n’hésite pas à défendre des positions clairement racistes, a-t-elle avancé. Lors de la séance «Entreprendre», l’Universitaire Jamal Bouoiyour (Université de Pau en France), a énuméré nombre de comportements discriminatoires dont sont victimes les émigrés, contribuant ainsi à leur marginalisation et leur exclusion du marché du travail. Ce qui a fait dire à Mohamed Madaoui, sociologue au Centre national des arts et métiers (France), que les jeunes Marocains portant des noms arabes mettent trois fois plus de temps pour trouver un poste d’emploi en France même s’ils sont diplômés de grandes écoles. Ils rencontrent aussi énormément de difficultés pour trouver un logement. Plusieurs témoignages rendus à cette occasion ont dénoncé cette tendance dans nombre de pays européens, où l’extrême droite marque de plus en plus de points, aidée en cela par une certaine radicalisation des positions, selon le démographe français Jean Luc Richard. Dans son témoignage, M. Rachid Bakhalq, P-dg de la société Hal’shop, a indiqué avoir rencontré en France «de gros freins qui n’existent pas ailleurs» pour créer son unité. Il s’est également plaint du comportement de l’inspection du travail, des services d’hygiène, du fisc et de l’administration en général. Pour l’universitaire Driss Guerraoui (conseiller social auprès du Premier ministre), il est inéluctable de changer l’offre des politiques publiques à l’égard des jeunes, dont les attentes et la demande ont évolué du fait de l’extension des libertés individuelles et collectives au Maroc à l’heure de l’Internet, du portable et des chaînes satellitaires. Il est également indispensable, a-t-il estimé, de bien écouter les jeunes Marocains du monde pour mieux comprendre leurs préoccupations relatives aux discriminations, dont ils sont victimes en ce qui concerne l’accès au travail et au logement et le respect de leur dualité. Quelque 3,4 millions de Marocains résident actuellement à l’étranger, alors que leur nombre n’était que de 1,3 M dans les années 90. Plus de 450 jeunes Marocains venus d’une trentaine de pays étrangers participent à cette rencontre, organisée par le ministère chargé de la Communauté marocaine à l’étranger et le Conseil de la communauté marocaine à l’étranger (CCME), sous le Haut patronage de SM le Roi Mohammed VI.

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