Aujourd’hui le Maroc : Selon les estimations du ministère chargé de la Femme, de la Protection familiale et de l’enfance et l’Intégration des handicapés, 8780 enfants sont dans les rues. Qu’en est-il maintenant de ces chiffres ?
Najat M’jid : Tout d’abord, il y a lieu de signaler que l’enquête n’a pas touché certaines grandes villes, notamment Casablanca et Agadir. Elle n’était que sectorielle. Cela revient à dire que le nombre de ces enfants devrait être beaucoup plus que cela. En outre, il est très difficile de recenser les enfants de la rue. Car, ils bougent et changent souvent de squat.
Les actions de la société civile pourront-elles atténuer le phénomène ?
Les différentes composantes de la société civile, à elles seules, bien qu’elles soient actives sur le terrain, ne peuvent pas régler tous les problèmes, vu l’ampleur de ce phénomène. Il faut que les différents intervenants optent pour des réformes en profondeur dans les secteurs relatifs à l’enfant.
Comment et quelles sont les priorités….
Des réformes en profondeur doivent être effectuées, notamment au niveau du secteur de l’éducation. Il faut opter pour des politiques de proximités des communes et des collectivités locales, la création de maisons de jeunes parfaitement adaptées aux besoins des enfants et améliorer le pouvoir économique des parents, pour freiner le travail et l’exploitation des enfants pour différentes causes, former des médiateurs sociaux, qui auront pour rôle la médiation entre l’école et la famille, les instituteurs et les parents. Et surtout il faut que toutes les actions soient orientées et coordonnées pour empêcher l’enfant de se retrouver dans les rues. Le meilleur moyen est d’agir et avec efficacité avant que l’enfant ne se retrouve dans la rue.