Société

Les engagements de la raison

Une délégation du Parti communiste cubain, composée de Ernesto Gomez Abascal, président des relations extérieures du PCC et Miriam Mugica Valde’s, chargée des relations avec l’Afrique du Nord est en visite au Maroc.
Au cours de son séjour, la délégation cubaine a tenu bon nombre de réunions avec des responsables marocains et des chefs des partis politique, en premier lieu l’USFP, l’Istiqlal et le PPS, sans doute.
Bien entendu, une telle visite ne saurait passer inaperçue, particulièrement au vu des messages que portent les membres de cette délégation et l’importance de l’éventuelle reprise des relations diplomatiques entre les deux pays. Cuba, comme on le sait, avait toujours défendu les mouvements de rébellion en Afrique et partout dans le monde, abstraction faite de la justesse, ou non, de leur cause. Le régime de Fidel Castro a toujours soutenu le front des séparatistes, depuis sa création par les autorités algéro- libyennes au début des années soixante-dix, notamment, en le dotant du savoir-faire militaire, de l’instruction nécessaire à sa survie et en mettant les moyens de l’Etat au service de sa propagande diplomatique.
Certes, les Cubains avaient des bonnes relations avec le Mouvement national marocain, particulièrement avec l’UNFP. Cuba, comme on le sait, devait accueillir en 1966 une Conférence tricontinentale dont le Comité préparatoire était présidé par le défunt Mehdi Benbarka ; mais ce dernier fut enlevé et assassiné à quelques semaines de cette Conférence.
Les autorités algériennes avaient profité de cette situation, en dépit des malentendus survenus à la suite du coup d’Etat du 19 juin 1965 en Algérie qui a mis fin à la présidence de Ahmed Benbella.
Dans le feu de l’action internationaliste qui tentait de forcer l’exportation des révolutions aux pays du Tiers-monde, le PCC a soutenu les séparatistes sahraouis, contre la volonté du peuple marocain et les vérités tant confirmées par l’histoire.
Tous les cadres des séparatistes du Polisario ont passé par la Havane, mais aujourd’hui, cette situation est devenue problématique aussi bien pour les autorités cubaines que pour ces jeunes sahraouis venus s’instruire et se former à Cuba. Plusieurs d’entre eux n’aspirent qu’à une chose : une et simple à savoir le retour auprès de leurs proches. Faute d’issues, ils se sentent otages d’une politique qui a fait son temps. D’un autre côté, les Cubains se sont rendu compte qu’on ne sacrifie jamais la géographie et l’histoire sur l’autel de l’utopie, surtout quand celle-ci porte en son sein les germes de sa destruction.
Les temps ont donc changé, les amis de Fidèle Castro sont persuadés aujourd’hui que le meilleur moyen de servir leur révolution et leur pays consiste en la réconcilier avec l’histoire. Il n’est donc, par dû à un pur hasard qu’ils s’engagent, ici et maintenant, à constituer une statue de feu Mohammed V, pour le Musée de la Havane consacré aux héros de la lutte pour la libération en Afrique. Dans le même ordre, ils se tournent vers l’avenir en suggérant un jumelage entre Casablanca et la Havane et à la création de commissions interparlementaires entre les deux pays.
Des initiatives qui revêtent une importance capitale en raison du rôle et du statut de Cuba en Amérique Latine.

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