Société

«Les Français du Maroc doivent voter»

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ALM : En quoi consiste la mission de votre association ?
Jacques Maury : L’Association démocratique des Français à l’étranger (ADFE) à laquelle appartient cette section casablancaise est une association d’utilité publique qui a été fondée en 1980. Sa mission est née de la volonté de rapprocher les Français quelle que soit leur pays d’origine de manière à ce que le lien reste toujours présent. Pour cela, nous organisons des manifestions, mais nous essayons aussi de régler les problèmes auxquels font face les résidents français par rapport à leur pays. Et ces problèmes sont nombreux et liés en majorité aux lois. Par exemple, la loi Quillot votée dans les années 80 ne prend pas en compte la problématique des résidants français à l’étranger parce qu’elle protège les locataires des expulsions. Résultat: les Français qui ont dû quitter dernièrement la Côte d’Ivoire en raison du conflit armé n’ont pas pu rentrer chez eux, car ils avaient loué leurs maisons et la loi leurs interdisaient d’y accéder.

Quelles sont les priorités que vous vous fixez en tant que président fraîchement élu à Casablanca ?
La première est de pouvoir mobiliser les Français pour qu’ils s’inscrivent le plus vite possible aux listes électorales dans les consulats les plus proches. C’est très urgent, car ils doivent le faire avant la fin de ce mois-ci. L’importance de participer au vote pour les Français de l’étranger est essentielle dans la mesure où ils expriment leur choix politique et choisissent le futur président de leur pays. Les Français de l’étranger sont très nombreux (près deux millions) et à Casablanca, ils seraient autour de 15.000. Leurs votes pèsent lourd quant à l’avenir de leur pays et donc leur propre avenir. Il est à souligner qu’il n’est pas possible de voter par procuration que l’on soit en France ou à l’étranger si on n’est pas inscrit sur la liste électorale. Nous essayons, en ce moment, de nous focaliser sur cet objectif afin de sensibiliser les Français le plus vite possible. Certains sont déjà venus nous voir, lundi, et nous organisons, aujourd’hui même au sein de l’association à Casablanca, une rencontre en vue d’établir un plan de travail qui nous permettra de remplir notre mission. L’ADFE se bat pour que les Français de l’étranger puissent bénéficier de la sécurité sociale et de la couverture maladie universelle. Elle a pu rendre plus accessible la Caisse des Français de l’étranger (CFE) après la nouvelle réforme des cotisations. Mais beaucoup de Français n’ont pas les moyens et comptent sur l’aide sociale consulaire parce que la CMU n’existe pas à l’étranger. Les autres priorités de l’association concernent l’offre de bourses conséquentes pour la scolarité des enfants des Français à l’étranger et la formation professionnelle de ces derniers.

Comment votre mission peut-elle contribuer au renforcement des relations entre le Maroc et la France ?
Je suis convaincu, d’abord, par le fait que la mobilisation des Français au vote représente beaucoup pour l’avenir des échanges bilatéraux. L’élection du prochain président de la République française sera déterminante par rapport à l’immigration, par exemple. Pour l’ADFE, l’important est que les  programmes présentés par les candidats à l’élection soient favorables à la solidarité sociale. Notre association peut aussi contribuer à trouver des solutions aux conflits nés de mariages mixtes.
Par ailleurs, nous organisons au Maroc, des rencontres, dont une sur le nucléaire, qui aura lieu en mars prochain, et dont le but est de convier les experts à évaluer la situation actuelle sur le plan mondial. Des rencontres scientifiques et culturelles sont initiées par l’ADFE, présente dans plusieurs villes à travers les consulats du Royaume, pour rapprocher les Français de leur patrie, mais aussi pour offrir des espaces d’échange avec les Marocains.

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