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Les médecins du public menacent de reprendre les mouvements de protestation

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Leur dossier revendicatif est toujours bloqué au niveau du ministère de la santé

Les médecins du secteur public sont en colère. Ces derniers ont observé, samedi 10 février, un sit-in devant le siège du ministère de la santé.  Leur dossier revendicatif est toujours bloqué au niveau du ministère et les blouses blanches menacent de reprendre les mouvements de protestation. «Une réunion du bureau national est prévue au début de cette semaine pour déterminer les actions que nous allons entreprendre. Nous allons demander une audience avec le ministre de la santé pour discuter de notre dossier revendicatif», indique Dr Youssef Elkhayati, secrétaire général du bureau des médecins, pharmaciens et chirurgiens-dentistes de l’Organisation démocratique de la santé (ODT) et membre de l’ODT.

Et d’ajouter : «Si le ministre refuse de nous recevoir pour trouver une solution à nos revendications, nous allons entamer avec les autres centrales syndicales de nouvelles grèves et des sit-in  au niveau national». Les blouses blanches déplorent l’absence d’une vision politique efficiente et crédible en mesure de décomplexer la situation. Dr Elkhayati fait remarquer que «depuis la nomination d’Anas Doukkali en tant que ministre de la santé, ce dernier n’a jamais  tenu de réunion avec l’ODT». Les syndicats revendiquent haut et fort une équivalence entre le doctorat de médecine et le doctorat national, ainsi qu’une rémunération selon l’indice salarial 509, avec tous les avantages administratifs et financiers qui en découlent, à savoir un salaire de 15.000 dirhams/mois, contre 8.600 dirhams de revenus mensuels qu’offre l’indice 336 en vigueur (salaire équivalent au niveau du master).

Outre l’augmentation des salaires, les médecins revendiquent une hausse des primes. Les médecins du public estiment que le système d’indemnisation des gardes est totalement déconnecté de la réalité du terrain. «Il est inadmissible qu’un médecin touche 180 DH pour une garde de 12 h», déplore-t-il. Ce dernier estime qu’un médecin du public doit percevoir une indemnité de 500 DH par unité de garde (12h). Les médecins souhaitent également une augmentation de l’indemnité de spécialité et réclament notamment des équipements et moyens logistiques adéquats pour accueillir les patients dans les hôpitaux publics dans des conditions optimales de confort, en vertu des accords du 21 décembre 2015. Les médecins pointent du doigt la pénurie du personnel de santé dans le secteur.

Dr Elkhayati estime que si le ministre veut surmonter cette situation, il faudra augmenter le nombre de postes budgétaires tout en accordant au secteur de la santé une enveloppe conséquente. Signalons que le Maroc souffre d’une pénurie aiguë en personnel de santé. Selon les derniers chiffres du ministère de la santé qui datent de 2017, le Royaume compte 25.000 médecins (secteurs public et privé), soit 7,3 médecins pour 10.000 habitants. Ces chiffres montrent que le Maroc est loin de répondre au standard de l’OMS fixé à 1 médecin pour 650 habitants. Pour ce qui est des infirmiers, leur nombre s’élève à 32.000 en 2017, soit 9,2 infirmiers pour 10.000 habitants. Rappelons que les médecins du public ont observé  une grève nationale  le 16 janvier dernier et un sit-in le 10 février.  Il s’agit du sixième mouvement de protestations en 4 mois. La première grève nationale avait eu lieu le 28 septembre, la seconde le 16 octobre, la troisième le 1er novembre et la quatrième le 21 décembre.

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