Société

Les minoteries nouvelles menacées de fermer

Les nouvelles minoteries sont en détresse. Ils vivent le martyr et risquent, au train où évoluent leurs situations guère tranquillisantes, le péril à cause d’une injuste décision conjointe prise, d’une part, par l’Office interprofessionnel des céréales et des légumineuses(ONICL) et, d’autre part, par les ministères de l’Intérieur, de l’Economie, des Finances, de la Privatisation et du Tourisme, de l’Agriculture, du Développement rural et des Eaux et Forêts, de la Prévision économique et du Plan, de l’Industrie, du Commerce, de l’Energie et des Mines et par celui de l’Economie sociale, des Petites et Moyennes entreprises et de l’Artisanat chargé des Affaires générales du gouvernement. Une décision qui, d’après les propriétaires, compromet leur devenir et les condamne inéluctablement à une fin tragique.
En effet, l’étau se resserre déjà de plus en plus sur eux. Si bien qu’ils ne savent (à moins d’une réaction salutaire du gouvernement en leur faveur) que faire et où donner de la tête pour sortir de ce bourbier.
Certains d’entre eux sont sur le point d’être traînés devant les tribunaux pour avoir failli à leurs engagements vis-à-vis de leurs créanciers. Les autres, par contre, seront dans l’obligation, malgré eux, de mettre, un jour ou un autre, la clé sous le paillasson. Et dans les deux cas, ce sont des centaines de familles qui en paieront les pots cassés.
De quoi s’agit-il au juste pour que cette frange de jeunes entrepreneurs s’indigne et crie au scandale et à l’injustice ? Haj Jamal Benrabiâ, un jeune qui a appris la profession et qui a créé sa propre unité à Bir Jdid, estime, comme ceux qui se trouvent dans sa situation d’ailleurs, que la circulaire n°6 du 15/06/2002, relative aux modalités de répartition, de fabrication et de livraison de la farine subventionnée par l’Etat lèse énormément ceux qui viennent de se lancer dans ce secteur. Elle encourage une concurrence déloyale.
«Comme si on donne une bicyclette à une personne et à une autre un bolide de formule 1 et on leur demande de faire une course !», lance notre interlocuteur indigné. Une image, on ne peut plus, très expressive et révélatrice sur ce qu’endurent cette catégorie de professionnels. Dans sa section III, cette circulaire dit ceci : « La répartition est faite par application des ratios des répartitions, calculée sur les bases des écrasements de blé tendre destinés au marché local, réalisés au titre des deux derniers exercices (juillet à juin ou janvier à décembre). «Or, que peut gagner, en pareille circonstance, une minoterie venant à peine de commencer? Avec au départ zéro production, il est certain que cette minoterie ne pourrait jamais relever la tête et remonter ce lourd handicap !
Ainsi, il apparaît que seules les anciennes minoteries qui sont les grandes bénéficiaires ! D’après le plan d’approvisionnement pour la mise en oeuvre des dotations des deux premiers mois du 1er semestre 2002, on peut constater cet écart faramineux et ahurissant entre les différents moulins du Royaume.
Certains bénéficient, par exemple, de 400 quintaux par mois alors que « les privilégiés » touchent 40 à 45.000 quintaux. Reconvertis en dirhams, les premiers perçoivent 200.000 DH et les seconds entre 4.000.000 et 5.000.000 DH ! «Une discrimination contraire à la Constitution qui prône l’égalité et l’équité entre les différentes composantes de la société marocaine», estime le jeune professionnel.

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