Société

Les nouvelles voies pour le financement des villes

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«Nos villes n’ont pas des problèmes de financement, mais de gouvernance». Le constat a été fait par le wali directeur général des collectivités locales, Noureddine Boutayeb lors d’une conférence sur le thème « Financement de la ville : leviers et responsabilités » tenue jeudi 7 juin, à Casablanca.
Pour étayer cette réalité, ce haut responsable de l’Intérieur a fait remarquer qu’en 2005, six villes s’étaient engagées dans un programme de développement urbain. Aujourd’hui ce sont 43 villes et 31 centres urbains qui leur ont emboîté le pas. 21,8 millions DH de fonds, dont 20% des fonds propres de ces collectivités locales, ont été débloqués. Mais seuls 30% de ce montant ont été utilisés faute de projet et de transparence dans leur concrétisation.
Certaines villes ont mis le doigt sur le problème et entrepris de le résoudre. Casablanca a été la première en ayant recours à une SEM (société à économie mixte) et au secteur privé pour l’aider à monter des projets pour la ville. C’est ainsi que Casadev est née d’un partenariat avec CDG Développement. Marrakech a réitéré l’expérience avec Avilmar. «En 2007-2008, la cadence sera plus rapide», estime M. Boutayeb.
Pour lui, avant même de recourir au financement par voie d’emprunt, les villes doivent d’abord assainir leurs finances, mobiliser la totalité de leurs ressources et revoir complètement leurs méthodes et moyens de recouvrement des taxes urbaines. Pour leur porter aide et appui, la direction générale des collectivités locales a ouvert de multiples chantiers. Le plus important étant le réaménagement du code de la fiscalité locale. Une étude sera en outre lancée incessamment pour définir les capacités fiscales de chaque ville. Il s’agit également d’encourager toutes les villes à adhérer aux programmes de développement urbain. Ce qui leur permettrait de leur donner une vision claire sur leurs besoins à moyen terme et donc un usage raisonnable de leurs excédents budgétaires. À terme, il serait question de les doter de véritables directions financières et même leur permettre de contracter des cadres et compétences spécialisés.
Pour les élus de la ville, Abdelwahed Souhail et Mohamed Bourhim, les ressources dont dispose la ville de Casablanca ne sont plus suffisantes. Sur les 2,26 milliards DH du budget voté au titre de l’année 2007, 85% sont absorbés par les dépenses obligatoires. 200 millions DH sont alloués au service de la dette contractée auprès du FEC et seuls 7 milliards DH sont programmés comme excédent budgétaire prévisionnel et donc destinés à l’investissement. Le vice-président du conseil de la ville juge «non équitable» que Casablanca ne puisse prétendre qu’à seulement 220 millions DH du reversement de la TVA, comme les autres villes, alors que ses besoins et son poids économiques sont largement plus importants. Abdelwahed Souhail, estime quant à lui que l’une des solutions aux problèmes de financement de la ville est de la soumettre à un audit en vue de la faire accéder au «rating». Cela devrait lui permettre d’accéder facilement aux marchés financiers privés. Ce que M. Boutayeb trouve dangereux. «Toutes les villes seront mal notées», dit-il, avant d’ajouter que le «rating serait un handicap de plus».

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