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Les ONG en première ligne

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«Véritable endémie au Maroc». Le ministre de la Santé, Mohamed Cheikh Biadillah, a qualifié ainsi la croissance rapide qu’enregistre le diabète, lors de la première journée d’endocrinologie diabétique du CHU Ibn Sina (Rabat) qui s’est tenue samedi. Selon les statistiques les plus récentes de la santé publique, 6,6% de la population marocaine de plus de 20 ans souffrent de cette maladie chronique. La moitié de ces personnes touchées n’en est même pas consciente, ce qui risque d’aggraver leur maladie et donc amplifier le coût de la prise en charge. C’est pour cette raison d’ailleurs que M. Biadillah a insisté sur la nécessité de prévenir le diabète, dont les facteurs essentiels restent liés au mode de vie.
Prévention rime avec sensibilisation. Le département de la Santé a mis en place une stratégie nationale de prise en charge, dont les principales priorités reposent sur le dépistage précoce, l’amélioration de l’accès aux soins, la gestion de l’insuline (budget de 60 millions de dirhams) et la lutte contre les facteurs de risque (obésité, tabac, hypertension…)
Mais souvent les bonnes volontés ont besoin d’appui pour se concrétiser et surtout se décentraliser. Car un travail sporadique ne peut aboutir à des résultats probants. C’est là où intervient un relais indispensable : les ONG locales. A Rabat, nichée dans une ruelle à peine repérable au quartier Diour Jamâa, l’association SOS diabète a acquis une notoriété impressionnante. Il suffit de demander aux habitants son adresse pour qu’ils vous l’indiquent avec précision. Il est vrai que le local n’a rien de fameux, mais le service que rend cette association à des centaines de diabétiques de Rabat et sa région en a fait un lieu de pèlerinage depuis des années. A l’approche du Ramadan, Seddik Laoufir, président fondateur de SOS diabète, prépare le nouveau calendrier : «l’association fera des contrôles de glycémie du lundi au vendredi de 10 h à 12h. Comme ça, tout le monde pourra venir sans problème». M. Laoufir a modifié les horaires habituels du Ramadan pour permettre aux adhérents et non adhérents les plus éloigner de venir bénéficier de ce contrôle gratuit dont se chargent des médecins bénévoles. «Avant, nous faisions ce contrôle le soir à partir de 20h, mais c’était difficile pour les gens qui habitent Skhirat ou Témara de se déplacer», explique le président de l’association.
Cette ONG compte 900 adhérents, tous de la région de Rabat, dont 25% suivent un traitement à base d’insuline (insulinodépendants). «Nous avons pris en charge 250 diabétiques pour une période d’une année de juillet 2006 à juillet 2007 grâce à une convention de partenariat avec la wilaya de Rabat dans le cadre de l’INDH. La wilaya nous donne 580.000 DH pour l’acquisition de l’insuline des personnes prises en charge», affirme M. Laoufir. Il est capital effectivement pour que les associations puissent poursuivre leur mission de leur fournir une aide en moyens mais aussi en personnel. SOS diabète s’est accordée avec Sanofi Pasteur en vue de vacciner les diabétiques (vulnérables) contre le tétanos. Des médecins du ministère de la Santé (endocrinologues et nutritionnistes) font aussi le déplacement à l’association. «Ils assurent des cours d’éducation du lundi au jeudi grâce auxquels les diabètes et leur famille apprennent les principes préventifs et curatifs», explique M. Laoufir.
L’implication de tous est indispensable et SOS diabète l’a bien montré.

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