Société

Les petits métiers ramadaniens

Le ramadan est le mois du recueillement, de l’ascèse et de la purification. Mais, il est aussi, la période où l’activité commerciale, tous genres confondus, bat son plein. La consommation des ménages augmente. Et toutes les familles, quelle que soit leur bourse, s’efforcent de «passer un bon ramadan». Ainsi, certains métiers précaires ne fleurissent que pendant ce mois sacré, devant les grandes surfaces de vente, les lieux de forte affluence, notamment avant la rupture du jeûne, les cafés pendant la nuit, mais aussi sur les principaux boulevards des grandes villes.
A Casablanca, dans les quartiers populaires, Sidi Bernoussi, Hay Mohammadi, Hay Hassani, Hay Moulay Rachid, les parages de l’ancienne médina, garage Allal, les vendeuses de «beghrir», «harcha» et «msemen» s’alignent l’une à côté de l’autre. Une concurrence acharnée. C’est le même produit qu’elles présentent à la vente, mais la différence réside dans la façon de le préparer, disent-elles. «Les bonnes mains». «Une seule crêpe imbibée dans le miel du bled ou le beurre, pour le ftour, suffira», dit Rkia, native de Had Soualem, vendeuse de crêpes traditionnelles, depuis plus de trois ans, dans les parages de garage Allal. Et puisque l’activité tourne bien durant tout le mois, certains louent des espaces un peu partout et y préparent «beghrir», harcha» et «msemen». Comment ? Ils emmènent des femmes de la campagne, en leur promettant un travail permanent après le mois. Ils les exploitent durant cette période. Cette «professionnalisation», dans ce secteur, fait perdre le charme à cette activité.
Durant ce mois, également, des centaines d’enfants deviennent des marchands ambulants, sillonnant les rues de la ville. Ils s’efforcent de vendre de vieux illustrés, des bandes dessinées de toutes origines, des bouquins presque bidons, des bonbons, du chewing gum et… bien entendu, des cigarettes au détail. Si certains s’adonnent à ces petits métiers pendant toute l’année, d’autres n’exercent cette activité que durant le ramadan. Cette floraison de nouveaux métiers est née du besoin et du désir de briser l’impitoyable carcan du chômage et de la pauvreté.
Dans les ruelles étroites et sinueuses des bidonvilles, on assiste à une autre activité de «ces futurs» marchands ambulants . Un va-et-vient incessant d’eau qui s’entame. Poussant de petits chariots, bricolés à la va-vite, trimballant quatre grands bidons de vingt litres chacun, ils sont la bénédiction des ménagères qu’ils ravitaillent en eau potable leur évitant, en cette période de jeûne les longues attentes devant des fontaines ou les rares points d’eau. Le service est en contrepartie de quelques sous. «Un peu vaut mieux que rien», disent-ils. Travailler pour vivre, manger pour vivre. L’équation se pose difficilement pour cette frange de notre société.

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