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Les pharmaciens exigent une loi-cadre pour sortir de la crise

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La rentabilité des officines se dégrade avec 5.000 DH nets par mois 

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«Sur les 12.000 officines que compte le Royaume, 3.500 d’entre elles sont en faillite et doivent déposer leur bilan. En moyenne 2 à 3 pharmacies baissent le rideau chaque semaine».

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Le secteur pharmaceutique va mal. La baisse des prix des médicaments a fortement impacté la situation financière des pharmacies. Théoriquement, la baisse des prix devrait propulser les ventes (volumes) des médicaments, mais rien ne s’est passé comme prévu. «La baisse des prix des médicaments devait normalement booster le marché, ce qui n’a malheureusement pas été le cas. Le marché est toujours en stagnation.

Le chiffre d’affaires du marché privé du médicament a atteint 9 milliards DH en 2018, ce qui représente un chiffre moyen de 750.000 DH par pharmacie et une rentabilité de seulement 5.000 DH par mois nets», indique Hamza Guedira, président du Conseil national de l’Ordre des pharmaciens. M. Guedira signale également que la baisse des prix de plus de 3.000 médicaments sur 6.500 existants sur le marché a engendré un repli entre 30 à 50% de l’activité pharmaceutique. «Sur les 12.000 officines que compte le Royaume, 3.500 d’entre elles sont en faillite et doivent déposer leur bilan. En moyenne 2 à 3 pharmacies baissent le rideau chaque semaine», affirme-t-il. Ce dernier fait remarquer que les grossistes subissent de plein fouet cette crise dans la mesure où les pharmaciens ne parviennent pas à honorer leurs échéances de paiement.

Notons également que  la couverture des besoins en médicaments est en baisse continue. «La production locale de médicaments, qui couvrait il y a encore quelques années  80% des besoins a nettement reculé. Aujourd’hui, elle ne couvre que 58% des besoins nationaux», indique M. Guedira. Notons que  l’industrie pharmaceutique marocaine représente à peine 2% du PIB du pays et devrait se hisser à seulement 2,2 % d’ici à 2020 selon les prévisions de l’Association marocaine de l’industrie pharmaceutique (AMIP). Le président du Conseil national de l’Ordre des pharmaciens pointe du doigt le décret relatif aux conditions et aux modalités de fixation des prix des médicaments qui serait à l’origine de la crise que traversent actuellement les officines. Selon lui, ce décret a été adopté dans la précipitation sans établir une  étude d’impact sur le secteur pharmaceutique. «Aujourd’hui, on  est en train de mettre à genoux tout un secteur qui joue un rôle essentiel dans le système de santé», indique-t-il. Il faut aussi relever que ce décret a été publié sans véritable consultation du Conseil de la concurrence. Pour remédier à cette situation, M. Guedira revendique l’élaboration d’une loi-cadre qui constituera une solution pour les prochaines années.

«L’élaboration d’une loi-cadre s’impose vu la crise que traverse le secteur actuellement. Celle-ci permettra de donner une visibilité au secteur durant les 20 prochaines années», précise-t-il. S’agissant de la création d’Ordres régionaux, le ministre de la santé Anas Doukkali a plaidé pour une promulgation rapide du projet de loi régissant l’Ordre des pharmaciens. Ce projet de loi permettra de consacrer le principe de régionalisation et de restructurer les conseils des pharmaciens d’officines, à travers la création d’Ordres régionaux en phase avec le processus de régionalisation avancée. 

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