Société

Les pylônes de la mort

© D.R

Huit personnes sont mortes électrocutées, samedi matin à Tit Mellil. Quarante-deux autres ont été brûlées, dont cinq grièvement. Les victimes se trouvaient à l’intérieur ou à proximité de deux tentes dressées par la société de produits de lessive OMO au souk hebdomadaire de Sbit (wilaya de Casablanca).
Les responsables de ce stand n’avaient ménagé aucun effort pour que le petit chapiteau soit bien visible dans tout le souk. Ils ont prolongé, à cet égard, la crête de la tente par un étendard, aux couleurs de la marque de lessive. Les deux tentes ont été dressées à l’entrée du souk, sous des pylônes d’une ligne de haute tension. A 10h 45, l’un des étendard, qui battait au gré des vents, a touché une ligne haute tension. Il s’en est suivi, selon des témoignages, un petit crépitement qui a été vite porté à son point culminant quand la ligne est entrée en contact avec la tige métallique supportant l’étoffe imprimée aux couleurs d’OMO, propageant le courant dans la charpente en métal des deux tentes.
Le voltage des lignes en question est de 60 000 volts. Il n’a laissé aucune chance aux personnes qui se trouvaient à l’intérieur des stands de la marque de lessive ou aux alentours. Selon le témoignage d’une personne qui a assisté à la scène, les personnes électrocutées se sont convulsées durant un temps «qui ne voulait pas finir». Un homme aurait même pris l’initiative de lancer un cordage contre la ligne pour la séparer de la tige. Certains lui prêtent d’avoir réussi à arrêter le carnage.
La liste des dégâts est tout de même longue : huit personnes électrocutées. Les soins d’urgence prodigués sur place n’ont pas réussi à les ressusciter. Les cinq blessés graves ont été évacués à l’hôpital Ibn Rochd alors que les autres victimes ont été transférées à l’hôpital Mohammed V de Casablanca. Selon des sources médicales, citées par la MAP, les cinq patients présentent des «brûlures profondes au troisième degré» et sont «dans un état initial stable».
Par ailleurs, aussitôt alertés, le ministre de la Santé, le wali de la région du Grand Casablanca, le gouverneur de la province de Médiouna, le directeur général de l’Office national de l’électricité (ONE), le commandant régional de la Protection civile, le commandant de la Gendarmerie royale de Ain Sebaâ et le commandant régional des Forces auxiliaires ainsi que les autorités locales, se sont rendus sur les lieux. Une enquête a été ouverte pour déterminer les responsabilités. Mais d’emblée l’ONE décline toute responsabilité. L’un de ses employés a affirmé à la deuxième chaîne de télévision que l’ONE n’a eu de cesse de mettre en garde contre les attroupements à proximité de pylônes à haute tension. Mais certaines voix s’élèvent déjà contre les risques que font courir ces poteaux en métal aux citoyens. Il est vrai que de nombreux pays ont fait le choix d’ «enterrer» les lignes à haute tension. La détermination des responsabilités est d’autant plus urgente que les victimes et leurs familles attendent la partie qui va les indemniser.

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