Société

Les SDF, un fléau social

Il est minuit. A la gare routière Ouled Zine, des personnes portant des habits complètement déchirés et maculés, munis de grands sacs en plastique, arrivent devant la gare. Les courtiers ne les abordent pas. Ils savent qu’ils ne sont pas là à la recherche d’un billet pour voyager.
Ce sont des SDF. Ces personnes, qui passent toute la journée à errer dans la ville, cherchent le soir un coin pour se réfugier, notamment en cette période de froid. Ainsi, ils se dispersent dans les parages de la gare routière en groupe de deux ou de trois, sortent leurs couchages, qui sont constitués essentiellement de cartons, de plastique et des fois d’une couverture, et s’installent. Ils se réveillent, tôt le matin, pour une autre journée d’errance dans la ville.
Le fléau ne se limite pas uniquement à la gare routière de Ouled Ziane à Casablanca, mais il s’étend à toutes les gares routières du pays. Celle d’Inzegane Aït Melloul vient en tête. En effet, vu l’intense activité que connaît toujours cette gare, le nombre des sans domiciles fixes qui y passent la nuit interpelle à plus d’un titre. Ceux, pour une raison ou une autre, ont fait un tour à Inzegane, notamment après minuit, ont vu comment les abords de cette gare sont peuplés par ces personnes. Si les problèmes des mineurs ont relativement diminué par les multiples actions de la société civile, force est de constater que la question des sans domicile fixe âgés est loin d’être réglée. Tant qu’ils sont en forme, ils errent d’un lieu à un autre et parfois d’une ville à l’autre, mais lorsqu’ils tombent malades, ou sont accidentés, y a-t-il quelqu’un qui pourrait s’occuper d’eux ? Sûrement non. Ils restent livrés à leur sort. Combien de fois, on assiste à des passants qui se rassemblent dans la rue autour d’un sans domicile fixe allongé par terre et qui crie d’une douleur. La semaine dernière à Mers Sultan à Casablanca, une dizaine de passants attroupés autour d’un SDF tombé à terre et personne ne savait quoi faire.
Le problème des SDF n’est pas propre au Maroc, il existe un peu partout dans le monde. Cependant c’est la manière dont sont traités leurs problèmes qui fait la différence.
En France, les autorités compétentes avec la collaboration de la société civile ont mis un numéro à la disposition de la population. Le «115» est réservé aux renseignements et à l’aide aux SDF. Gratuit et accessible, 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7 dans toute la France, le 115, «Accueil sans-abri», informe et oriente les personnes victimes de la précarité et de l’exclusion. Son objectif est d’apporter aux sans-abri des solutions en matière d’accès aux soins, d’hygiène, d’aide alimentaire, d’hébergement… Ce numéro d’urgence créé en septembre 1997 est animé par la Fédération nationale des Associations d’accueil et de réinsertion sociale (FNARS). Il est présent sur les 96 départements de la France métropolitaine, à travers 140 structures différentes. Lesquelles sont en première ligne face au drame vécu par toute une partie de la population française. Car en 2000, le 115 a été composé plus de 10 millions de fois… Au Maroc, aucune institution ne s’occupe du sort des SDF non mineurs. La police procède parfois à leur arrestation et les défère devant la justice pour vagabondage.

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