Société

Les universitaires se partagent le gâteau

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Le huitième congrès du Syndicat national de l’enseignement supérieur (SNE-Sup) devait clôturer ses travaux, hier, tard dans la soirée. Alors que le rideau devait tomber le dimanche après-midi, un blocage a contraint les congressistes à poursuivre leurs travaux jusqu’au lendemain. Lundi matin, les cinq commissions du congrès ont commencé leurs travaux.
Elles sont respectivement chargées de discuter: la déclaration générale, les réformes pédagogiques, la recherche scientifique, les établissements de formation des cadres et, enfin, le cahier revendicatif. Inutile de préciser que le SNE-Sup est le seul syndicat au Maroc où toutes les tendances politiques et idéologiques sont représentées.
Selon le Pr. Houmada, responsable des relations extérieures dans la Commission administrative sortante, « le blocage se situait au niveau de la procédure ». En effet, un désaccord est né au sujet du vote du rapport moral et financier présenté par la Commission administrative sortante. Certains (surtout les universitaires de gauche) voulaient que ce vote ne soit pas secret. D’autres, en revanche, (essentiellement les Usfpéistes) insistaient pour que les coutumes du SNE-Sup soient préservées. En fin de compte, c’est cette deuxième tendance qui a prévalu et le vote a eu lieu tard dans la soirée du dimanche au lundi. Résultat: la majorité absolue des congressistes a voté en faveur des rapports moral et financier.
Toutefois, les chercheurs et universitaires islamistes se sont abstenus de voter. Le Dr. Abdelkader Amara, député du PJD et professeur à l’Institut d’agronomie de Rabat, explique que son parti ne « peut pas cautionner l’action de la Commission sortante, mais ne votera pas pour autant contre les rapports moral et financier, et ce pour éviter tout blocage ».
En fait, les islamistes sont venus au huitième congrès du SNE-Sup avec des idées claires et précises. La plus importante est d’assurer une place « honorable » aux principales tendances politiques représentées au sein de l’université.
Et pour cause, les islamistes, représentant une force au sein de l’Université, s’estiment lésés puisque seuls trois de leurs membres siégeaient dans la Commission administrative sortante.
Même si les islamistes n’ont pas réussi à imposer, lors du septième Congrès qui s’est tenu en 2000, un scrutin électoral à la proportionnelle, ils continuent, quatre ans plus tard, à plaider pour une solution qui avoisine une représentation proportionnelle. Il sera question de « se partager le gâteau ». En clair, chacune des trois tendances les plus représentées dans l’université obtiendra une part prédéfinie au sein de la Commission administrative.
Abdelkader Amara pense que 40% des sièges de la Commission administrative reviendront aux Usfpéistes, 20 à 25% pour les islamistes et 15% à 20% pour les universitaires du groupe des cinq. Ce dernier est composé du parti de la Gauche socialiste unifiée (GSU), du Congrès national ittihadi (CNI), du Parti de l’avant-garde socialiste et démocratique (PADS), d’Annahj Addimocrati et de l’association Fidélité et Démocratie.
En somme, les islamistes ne semblent pas contester la place de leaders aux Usfpéistes. Contrairement aux universitaires du groupe des cinq, qui souhaitent « détrôner l’USFP », le PJD (une fois n’est pas coutume) se positionne en faveur de l’USFP.
D’ailleurs, ce dernier renvoie l’ascenseur à la formation du Dr. Khatib, en acceptant un partage équitable des sièges de la Commission administrative.
A noter que conformément aux statuts du SNE-Sup, le nombre de sièges de la Commission administrative est fixé par le congrès. La commission sortante en dénombrait 51. Il se peut que ce nombre soit augmenté pour que tout le monde soit satisfait.

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