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L’Europe promet de l’aide aux pays du Sahel

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Les pays de l’Union européenne ont promis, lundi, de mobiliser leurs instruments d’aide disponibles pour soutenir les pays du Sahel, confrontés au terrorisme d’Al-Qaïda au Maghreb, en matière de développement, de gouvernance mais aussi de sécurité. Réunis à Luxembourg, les ministres des Affaires étrangères de l’UE ont chargé la chef de la diplomatie européenne, Catherine Ashton, «de définir une stratégie sur le Sahel pour le début de l’année prochaine», selon le texte qu’ils ont adopté. «L’Union européenne a l’intention d’utiliser divers instruments à sa disposition d’une manière cohérente pour promouvoir la sécurité, la stabilité, le développement et la bonne gouvernance dans la bande sahélienne», composée du Niger, de la Mauritanie et du Mali, ajoute le document. A ce stade l’UE ne donne pas plus de détail. Mais les prises d’otages et attentats dans la région menés par Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) ont fait du Sahel un des sujets prioritaires à présent pour l’Europe. Sept otages : cinq Français, un Togolais et un Malgache, ont été enlevés mi-septembre au Niger par la branche maghrébine d’Al-Qaïda. Selon des sources maliennes et françaises, les otages sont détenus dans des collines désertiques du Timétrine, dans le nord-est du Mali, à une centaine de kilomètres de l’Algérie. «Il y a aussi un risque systémique avec le danger d’une propagation vers l’Est de l’Afrique et un arc de crise qui rejoindrait la Somalie», estime un diplomate européen. En outre, le trafic de drogue et la criminalité dans la région préoccupe les Européens. Dans l’immédiat, l’idée est d’apporter de l’aide au développement aux pays du Sahel ou peut-être d’envoyer des experts pour améliorer le fonctionnement des administrations locales et du système judiciaire, souligne le diplomate. A plus long terme, parmi les idées concrètes possibles, figure aussi l’envoi d’une mission d’instructeurs pour aider à la formation de douaniers ou de forces de police dans les pays concernés. Mais une telle mission de formation dans le cadre de la politique de sécurité de l’UE ne sera pas facile à décider, en raison des réticences de plusieurs pays, à commencer par la Grande-Bretagne, voire même de l’Allemagne, selon une source diplomatique. L’Europe doit aussi tenir compte de la sensibilité de l’Algérie dans la région. Le ministre algérien des Affaires étrangères, Mourad Medelci, a estimé jeudi que la sécurité dans le Sahel était du ressort des pays de cette région. «L’Algérie n’a jamais dit que les pays qui ne font pas partie de cette zone n’étaient pas concernés (par la lutte contre le terrorisme). Si ces pays peuvent apporter leur aide, ils sont les bienvenus mais ils ne peuvent venir s’implanter chez nous pour apporter la solution», a-t-il dit. Jusqu’ici, face à Al-Qaïda au Maghreb islamique qui a multiplié attentats et enlèvements, la coopération entre les principaux pays de la région a mal fonctionné.

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