Société

L’homme de droit

Il fut un temps où parler des droits était quasiment impossible, où évoquer le sort des disparus et des détenus politiques et d’opinion était un péché à ne pas commettre. Un Rubicon à ne pas franchir. La donne a bel et bien changé maintenant, voire depuis quelques années et l’on se retrouve aujourd’hui face à une situation pour le moins étrange. La question qui se pose, pour ne pas dire s’impose : faire quel bilan faisons-nous de cette évolution et comment bien sûr consolider les acquis et dépasser les dépassements? Il est sûr aujourd’hui que crier que le loup est toujours dans la bergerie ne sert presqu’à rien sinon à focaliser davantage l’attention sur les détails au lieu d’aller au fond. Il est sûr aussi que publier des listes de tortionnaires présumés ou avérés, rendre des mémoires de certains plus mémorables, défendre l’indéfendable pour dire son désaccord avec un responsable sécuritaire en faction ou à la retraite, n’avance à rien. Sinon à fausser le débat, brouiller des pistes et donner lieu à de faux espoirs. Au lieu de concentrer les efforts sur tout ce qui est de nature à empêcher de nouvelles violations, des retours en arrière plus que plausibles et des reflux dommageables… La célébration au Maroc de la journée internationale des droits de l’Homme a été une fois encore l’occasion de faire le point sur le passé. Pas sur le passif. Sur ce qui n’avance en rien la cause des droits humains, puisqu’il occulte le présent et l’avenir. Le présent avec ses problèmes, ses défaillances, ses atteintes de tous les jours aux droits de l’Homme et non comme réceptacle des ressentiments et de la hantise des uns et des autres. C’est ce présent-là, que l’on veut nettoyer. C’est ce présent-là que l’on veut plus démocratique, où le droit est dit et le respect du droit est une obligation qui ne peut faire l’objet de transigence, ni de transaction. Le passé avec ses listes vraies ou fictives, ses zones d’ombre… ce passé nous sert de repère, de moyen de faire avancer les choses. De repoussoir lorsqu’il le faut. Mais pas un facteur de blocage et de règlements de comptes. Le Maroc n’est ni l’Afrique du Sud, ni le Chili ou la Bosnie. Il est tout simplement le Maroc et toute solution des ses problèmes ne peut être que marocaine.

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